vendredi 13 mars 2020

Lu « Retours d’histoire, l’Algérie après Bouteflika » de Benjamin Stora paru chez Bayard.


Benjamin Stora, que j’ai connu dans les années 70, alors qu’il militait dans l’équipe de Lionel Jospin au Secrétariat International du Parti Socialiste, est un historien spécialiste de l’Algérie (où il est né et qu’il a quittée en 1962) et du Maghreb, sur lesquels il a écrit de très nombreux ouvrages. Il a, en outre, présidé pendant quelques années le conseil d’orientation du Musée National de l’Histoire de l’Immigration. Il livre ici sa réflexion et son analyse du mouvement populaire né en Algérie à partir de février 2019, le « Hirak » qui a empêché Bouteflika de se présenter à un cinquième mandat mais qui n’a pas pu empêcher la tenue d’une élection présidentielle fin 2019 et l’élection, malgré une très forte et significative abstention, dès le premier tour, de Abdelmadjid Tebboune, ancien Ministre et chef de gouvernement de Bouteflika, qui semble bien - mais il faut le dire avec prudence tant on n’en est qu’au début de cette présidence -, mettre en œuvre une politique de “normalisation” et de retour à l’ordre ancien, même si de hauts dignitaires ont été condamnés à de la prison ferme pour corruption et que de timides mesures d’apaisement ont été prises à l’égard de membres du Hirak . Stora considère que c’est une véritable révolution qu’on a vue à l’œuvre en Algérie et que, au fond, rien ne sera plus comme avant . C’est aussi la thèse de Jean-Pierre FILIU, l’un et l’autre étant plus optimistes que Kamel Daoud en la matière. Sa thèse est que l’on assiste à la naissance dans le monde arabe, et en Algérie en particulier, de l’individu affranchi des tutelles de l’Etat mais aussi de la famille ou de la religion, et que cette naissance-émancipation ne s’arrêtera pas. L’historien expérimenté qu’il est sait que cette histoire reste à écrire et qu’elle peut s’inscrire dans le temps long....

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire