lundi 20 février 2017

Présidentielle, J-63 : HAMON, par la force de la raison.

Je suis surpris des appels que je reçois sur le thème "Et toi, et vous, qui soutiens-tu, qui soutenez-vous ?", signe évident du délitement de la vie politique française, comme si les principes et la cohérence n'existaient plus. Alors, je m'explique : je suis membre du Parti Socialiste depuis 1973 et si vous comptez comme moi, cela fait donc 43 ans. Cette adhésion ne m'a nullement été dictée, encore moins imposée, elle est librement consentie. C'est, pardonnez-m'en, un engagement de conviction. Pour autant, je ne suis nullement enrégimenté : adepte sans réserve de la philosophie des Lumières, je garde ma raison indépendante, mon libre-arbitre et mon esprit critique. Et, pour être franc, par les temps qui courent, cet esprit critique a bien du travail ! Mais que voulez-vous, ce parti a tous les défauts du monde, il est même en état de mort clinique que, seuls, ses dirigeants ne veulent pas voir, mais c'est mon parti.
Or, appartenir à un parti ou à une organisation collective quelle qu'elle soit, c'est accepter ses règles de fonctionnement, c'est adopter une discipline collective librement consentie. Je le fais sans mal parce que c'est ma nature - ma pratique des sports collectifs, du rugby en particulier, ou de la voile en équipage m'ont donné, tout petit, la culture du "collectif" - et sans problème philosophique majeur dans la mesure où j'appartiens à un parti démocratique où le vote et le fait majoritaire sont nos règles de fonctionnement collectif de base. Et comme je suis aussi de nature humble, j'ai toujours pensé que l'intelligence collective était supérieure à ma petite intelligence personnelle. Et je l'ai fait pendant 43 ans sans défaillance, même quand cela m'en coûtait : faut-il rappeler 2007 ? Je n'ai jamais caché mes réserves, pour ne pas dire plus, sur la candidature de Ségolène Royal. Mais ça ne m'a pas empêché de sillonner la France pour faire 50 réunions ou plus pour défendre sa candidature ! Comme tous les dirigeants socialistes. Ça ne l'a pas empêché, elle, de proclamer que sa candidature avait été sabotée par les dirigeants socialistes, contre toute évidence. Mais les médias ont "gobé" sa thèse.
Et je l'ai fait - appliquer cette discipline collective librement consentie - sans aucune exception, quoiqu'il m'en coûte. J'en profite pour rappeler qu'en 1988, pour ma première candidature aux élections législatives dans les Hautes-Pyrénées, j'ai été battu par un "dissident" socialiste soutenu par une alliance contre nature de quelques socialistes, communistes et appareils de droite. Depuis, j'ai la dissidence en horreur...Et j'ai toujours refusé de soutenir les dissidents - en France ! - quoi qu'ait pu en dire la même Madame Royal, qui m'a accusé d'être "l'âme" du complot de La Rochelle - vous savez, chez ces gens-là, on ne perd pas, on est victime d'un complot … - contre toute réalité et contre toute évidence, et qui avait exigé - contre toute justice - que le pouvoir m'en sanctionnât. Et le pouvoir, si peu républicain, obtempéra...
Pourquoi vous dis-je tout cela ?
Pour vous dire que je n'ai pas l'âme frondeuse et que je suis profondément respectueux du fait majoritaire. Si j'osais un trait d'humour, je dirais que je ne serai pas le frondeur de HAMON...
Et, donc, mon parti s'étant fixé des règles démocratiques, et notamment ces fameuses primaires à l'égard desquelles j'ai plus d'une réserve - mais on en reparlera plus tard -, mon devoir est de respecter celles-ci et leurs résultats. C'est aussi simple que cela.
HAMON, donc, par le respect des règles que j'ai librement acceptées.
Alors, on me dira à juste titre que je n'ai pas caché, lors de la primaire, mes divergences politiques avec BENOIT pour qui, je le répète, j'ai beaucoup d'estime, de respect et d'amitié. Ces divergences sont réelles, et n'ont pas, hélas, disparu. C'est surtout sur la conception de la République qu'elles portent, sur le fait que celle-ci n'est pas faite que de droits mais aussi de devoirs, et qu'il n'est pas interdit d'interdire pour protéger les libertés. Elles portent aussi sur le réalisme économique : je ne peux pas accepter l'idée qu'il n'y a pas de dette en France et que celle-ci ne soit qu'une vue de l'esprit négociable avec les banquiers. Mais, bon. Soyons clairs : je ne vois aucun autre candidat qui réponde plus et mieux à mes convictions. Donc HAMON, aussi, par comparaison.
Reste un point : BENOIT veut rassembler la Gauche, et il a bien raison. Mais accepterait-il l'idée que rassembler la Gauche commence par rassembler les socialistes ? Il vient de déclarer qu'il ne ferait pas la course derrière Mélenchon. Il est temps ! Car, franchement, depuis 3 semaines, on avait vraiment ce sentiment ... tandis qu'on attend toujours qu'il fasse le moindre geste à l'égard des 42% des électeurs de la primaire qui n'ont pas voté pour lui. Je pense que c'est une faute politique, et même stratégique : pour rassembler la gauche, il faut d'abord rassembler les socialistes !
Alors, HAMON par raison, HAMON par comparaison...il reste à BENOIT de nous donner l'envie de voter pour lui par envie. Qu'il nous dise, par exemple, qu'il a besoin de nous ...

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