Lu "Laetitia" de Ivan Jablonka, paru aux éditions du
Seuil. Étrange livre, d'un genre si particulier. Il relate, il faut
dire, un fait divers épouvantable survenu en janvier 2011 dans la
région nantaise, l'enlèvement et l'assassinat de Laetitia Perrais
par le dénommé Tony Meilhon, un repris de justice au casier
judiciaire long comme le bras. Cet assassinat avait provoqué d'abord
une émotion profonde dans le pays car Laetitia avait 19 ans, était
belle et avait eu, avec sa sœur jumelle une enfance douloureuse :
Père violent et en prison, mère battue en hôpital psychiatrique,
placement en famille d'accueil etc... Mais il avait soulevé
également une sacrée polémique, Sarkozy accusant, à tort, les
magistrats de n'avoir pas fait leur boulot, réclamant des sanctions
et provoquant un mouvement de grève inégalé dans la magistrature.
Sarkozy n'en fut pas à une bourde près puisqu'il prit partie pour
le père adoptif contre le père génétique, alors que l'enquête
démontrera que le premier était aussi un violeur patenté
...
L'intérêt du livre ne tient pas au récit du fait divers, glauque s'il en est, fruit d'un énorme travail d'investigation, mais surtout d'une réflexion globale sur tous les sujets périphériques de celui-ci : l'aide sociale à l'enfance, les enfants mineurs retirés à leurs parents, les familles d' accueil, mais aussi l'univers post-carcéral, les juges d'application des peines et les services d'insertion. Ajoutez-y un regard acéré sur le jeu des médias et vous obtenez un intéressant coup de projecteur sur une frange de notre société bien mal connue. La conclusion est d'une sensiblerie un peu bateau - genre "l'auteur qui s'est pris de tendresse pour son héroïne" - et les réflexions politiques pour le moins superficielles, mais c'est un ouvrage marquant ne serait-ce, je le répète, parce qu'il est unique en son genre.
L'intérêt du livre ne tient pas au récit du fait divers, glauque s'il en est, fruit d'un énorme travail d'investigation, mais surtout d'une réflexion globale sur tous les sujets périphériques de celui-ci : l'aide sociale à l'enfance, les enfants mineurs retirés à leurs parents, les familles d' accueil, mais aussi l'univers post-carcéral, les juges d'application des peines et les services d'insertion. Ajoutez-y un regard acéré sur le jeu des médias et vous obtenez un intéressant coup de projecteur sur une frange de notre société bien mal connue. La conclusion est d'une sensiblerie un peu bateau - genre "l'auteur qui s'est pris de tendresse pour son héroïne" - et les réflexions politiques pour le moins superficielles, mais c'est un ouvrage marquant ne serait-ce, je le répète, parce qu'il est unique en son genre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire