Samedi 2 mars
D’un passionnant entretien entre
Stéphane HESSEL et Edgar MORIN paru dans le Monde du vendredi 1er
mars 2013 je retiens :
1- S. Hessel :
« Aujourd’hui plus que jamais, il nous faut renouer avec les valeurs
promues par les résistants : Sécurité sociale pour tous, résistance contre
les féodalités économiques, école pour tous, sans oublier la presse
indépendante. »
2- E. Morin : « D’où
l’importance de régénérer ce peuple républicain cultivé par les instituteurs
laïques, par les partis qui enseignaient la solidarité mondiale. »
3- E. Morin : « Le
libertarisme se focalise sur l’individu, le socialisme vise à ce que la société
soit meilleure et le communisme insiste sur le commun. La gauche ne peut se
régénérer qu’en reliant ces trois sources. »
Dimanche 3 mars
Morts au Mali.
Morts de terroristes et de
certains de leurs chefs, morts non confirmées.
Mort d’un parachutiste de notre
région pyrénéenne, de Pamiers précisément. Mort confirmée hélas.
La guerre, ça fait des morts.
Trop de morts, toujours.
Lundi 4 mars
Je veux essayer d’être clair à
propos de l’accord interprofessionnel sur l’emploi signé en janvier par
certains partenaires sociaux et qui va venir devant le Parlement dans les
semaines qui viennent.
Je veux être clair autour de
quelques idées simples :
1- Je valide la méthode.
Le dialogue social plutôt que l’oukase, la négociation plutôt que l’arbitraire,
le compromis plutôt que l’autoritarisme, en un mot la démocratie sociale.
Nous l’avions annoncée, nous l’avons fait et c’est une marque de pouvoir de
gauche que je voudrais voir renforcée dans les années à venir.
2- Ayant validé la méthode, j’en
valide le résultat. Question de cohérence. Au moins dans ses grands équilibres.
Sinon, je le dis tout aussi
clairement, il n’y aura plus de démocratie sociale dans notre pays !
Comment, en effet, faire venir les partenaires sociaux, demain, à la table de
négociations nouvelles si on leur dit d’entrée de jeu que les compromis qu’ils
trouveront seront passés par pertes et profits ?
Je valide donc la méthode et son
résultat global.
3- Pour autant, je suis un
parlementaire de la
République et non pas un huissier de justice – profession
honorable s’il en est ! –, juste bon à « constater » l’accord.
Ca ne peut pas être « circulez, ya rien à voir, signez-là » !
Le Parlement, souverain, doit
étudier l’accord et, sans remettre en cause ses grands équilibres, l’amender si
nécessaire. L’amender sans le dénaturer.
Or, je le dis tout aussi
clairement, ça me parait nécessaire.
4- D’abord parce que l’accord a
des « trous », en particulier celui du « traitement des sites
industriels rentables » (et abandonnés !). On nous avait dit que ce
dossier serait traité et il ne l’a pas été. Nous devrons donc compléter
l’accord.
5- Ensuite parce que la consultation
du Conseil d’Etat fera, peut-être, (je dis bien « peut-être » mais je
pourrais écrire « probablement ») apparaître une ou des
non-conformités avec des engagements internationaux de la France et, notamment, des
Conventions Européennes.
Si tel est le cas, nous
corrigerons l’accord.
6- Enfin parce que l’accord est
imprécis sur quelques points, c’est le moins que l’on puisse dire. Nous avons
entendu Laurent BERGER (de la
CFDT ) d’une part, Bernard THIBAULT (CGT) et Jean-Claude
MAILLY (FO) d’autre part, nous dire sur certains points précis, des choses
totalement opposées ! Et ils l’ont fait les uns et les autres, de bonne
foi ! Conclusion : il nous faudra donc éclaircir ces points, au moins
pour empêcher ces interprétations divergentes.
7- Enfin, je veux parler
politique, on m’en pardonnera. La
Gauche républicaine ne peut pas, ne doit pas, avoir un
interlocuteur syndical privilégié et exclusif, fût-il aussi respectable que la CFDT , et considérer que ce
que disent les autres syndicats est nul est non avenu.
Chez les socialistes et leurs
élus, il y a aussi des militants de la
CGT et de FO et le socialisme est une synthèse de ces
différentes sensibilités.
Même si nous devons respecter la négociation, l’accord et
ses grands équilibres et, donc, valider l’accord, nous devons, nous
aussi, trouver la voie du compromis.
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