vendredi 12 novembre 2021

Une rentrée cinématographique pétaradante avec trois films:

- « Les illusions perdues » de Xavier Giannoli avec Benjamin Voisin et Cécile de


France, d’après le célèbre roman d’Honoré de Balzac publié en trois parties entre 1837 et 1843. La fameuse histoire de Lucien de Rubempré, jeune provincial épris de gloire littéraire, « débarquant » à Paris fort de cette ambition ravageuse et qui, après avoir cru enclencher une dynamique positive de succès, se heurte aux jalousies et aux vengeances qui auront, violemment, la peau de ses ambitions.

Autant le dire tout de suite, les partisans de la thèse selon laquelle il n’est pas de grand film en adaptation d’un grand livre subissent là un démenti flagrant : c’est un grand film. Et c’est un grand film qui ne se contente pas, comme Balzac, d’évoquer et commenter les affres de la « comédie humaine », mais qui nous présentent et annoncent les dérives naissantes d’une presse politique subjective, manipulatrice, malhonnête… il y a dans ce film remarquablement bien tourné et bien joué, plusieurs « fenêtres » ouvertes sur la politique contemporaine qui lui donnent encore plus de piment.
- « Lui » de Guillaume Canet avec Guillaume Canet… et Virginie Efira , Mathieu

Kassovitz ou Nathalie Baye. « Lui », c’est le personnage central joué par Guillaume Canet, un compositeur de musique qui plaque femme et enfants pour se retirer dans une ile bretonne afin de retrouver l’inspiration créatrice. Mais « lui », c’est « lui et lui »…car il y a deux personnages dans un seul deux volets de la personnalité qui dialoguent et s’affrontent, comme un mauvais génie parle au bon…La personnalité avec ses qualités, ses projets, et son contraire fait de défauts et de renoncements. Et tout ça dialogue, s’affronte, rebondit spectaculairement à tout moment. Canet a toujours un peu de mal à juguler son narcissisme mais là, avec ses deux personnages qui constituent sa propre personnalité, il y rajoute une grosse dose de schizophrénie et ça n’est pas vraiment convaincant. Seulement voilà : le film est tourné à Belle-Ile et les décors sont somptueux. Cette nature-là, que je connais depuis ma plus tendre enfance et qui me bouleverse par sa beauté m’amène à un interdit : je me sens incapable de dire du mal du film. Mais je reconnais aux vrais cinéphiles un sens critique de meilleure qualité…

-« Tralala »  des frères LARRIEU, Arnaud et Jean-Marie. Nouvelle subjectivité de ma

part car je connais ces deux garçons depuis leurs débuts, qu’ils sont de Bigorre et d’une famille à laquelle me lie une amitié ancienne. En plus, ils ont tourné ce film à Lourdes et, plus précisément aux bords du lac de Lourdes, autre décor somptueux. Pour le reste, le personnage central joué par Mathieu Amalric, vieux copain des LARRIEU et habitué de leurs films, revient à Lourdes après dix ans d’absence et un long voyage aux USA . Tel un clochard il retrouve sa mère puis son frère, sa fiancée, sa maîtresse…et tout est l’occasion de rebondissements cocasses et, à bien des égards, déjantés. Oui, déjanté. Comme le cinéma des LARRIEU. Et ce caractère est accentué, au milieu du film par son évolution en …comédie musicale . Et si c’est désarçonnant en diable c’est aussi drôle et bien fait, magnifiquement joué par une palette d’acteurs où la triplette féminine formée par Josiane Balasko, MaÏwenn et Mélanie Thierry déborde de charme et de tendresse.

J’imagine que l’orthodoxie des critiques cinématographiques sera sévère mais j’ai passé un délicieux moment.


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