jeudi 30 mai 2013

Lu, dans le Monde, l’interview de la veuve de Vincent,


Mercredi 29 Mai

Lu, dans le Monde, l’interview de la veuve de Vincent, cet accidenté de la route qui vit dans le coma depuis 4 ans et que la communauté médicale avait décidé de « débrancher » après avoir consulté sa femme  justement, avant que les parents du patient, pratiquants intégristes de la Communauté de Saint Pie X, n’obtiennent, sur décision de justice, que leur fils soit « rebranché ».

Cette femme parle l’humain, l’amour, la sensibilité. Elle est infirmière comme l’était son mari. Elle pense juste et trouve les mots pour convaincre. Mais elle est terriblement meurtrie par ce double épisode douloureux.

Une preuve supplémentaire qu’on ne peut pas laisser la législation  sur la fin de vie en l’état.

"Beauty"


Blog Mardi 28 mai

Vu, à Chaillot « Beauty remained for just a moment then
returned gently to her starting position » par la compagnie Moving Into Dance Mophatong, une chorégraphie de Robyn Orlin créée pour la biennale de la Danse de Lyon en octobre dernier.
 


« Beauty » était présentée pour la soirée d’ouverture de la saison culturelle sud-africaine en France.

Chorégraphie déjantée.

Où les costumes sont faits de matériaux de recyclage (et notamment de grands sacs en plastiques multicolores qu’on voit fleurir dans les aéroports sur les lignes desservant le tiers monde…), où les danseurs vont dans le public pour dépouiller les spectateurs de leurs vestes pour se confectionner un costume, où les spectateurs sont invités à boire des bouteilles d’eau pour faire du bruit en se gargarisant, où des projections d’animaux sauvages africains sur un grand écran symbolise les dangers à conjurer…

Déjanté vous dis-je.

mercredi 29 mai 2013

Mort du constitutionnaliste Guy CARCASSONNE,


Mort du constitutionnaliste Guy CARCASSONNE,

Un juriste de grande qualité,

Un pédagogue d’exception aussi, à la voix grave et chaleureuse.

Un homme engagé, aux côtés de Michel ROCARD notamment, dont il fut le collaborateur à Matignon et au PS. C’est là que nous nous sommes connus.

Un homme de grande qualité, au franc-parler, à la formule acérée.

Compagnon de Claire BRETECHER, on le rencontrait souvent dans des manifestations culturelles. Père d’un joueur de rugby (du P.U.C. !), j’ai passé aussi de bons et longs moments avec lui au bord des terrains de rugby à voir nos fils s’affronter.

Un type bien.

lundi 27 mai 2013

Blog du 25 au 27 mai

Samedi 25 mai
Ce sera donc Toulon-Castres en finale du Championnat de France de rugby et les deux demi-finales se sont terminées sur des scores incontestables pour le coup.
Tant mieux.
Au Stade de France samedi prochain, il va y avoir de l’engagement, des chocs, de la virilité…


Dimanche 26 mai
Un dimanche à la campagne : cet après-midi, pendant une heure, j’ai pu me mettre dans mon jardin sur une chaise longue au soleil. Et je me suis dit « Tiens…le printemps n’est plus très loin ».

Lundi 27 mai
A Paris, des centaines de milliers de conservateurs et de réactionnaires, d’intégristes religieux et de jeunes imbéciles nationalistes clament leur homophobie.
A Cannes, Abdelatif Kechiche est couronné pour un très beau film décrivant avec une sensibilité inouïe l’amour entre deux femmes.
Contrastes de la France. Tout n'est pas perdu.

Blog du 24 mai

« Avec sa gueule de métèque
De juif errant, de pâtre grec
Et ses cheveux aux quatre vents
Avec ses yeux tout délavés
Qui lui donnait l’air de rêver
Lui qui ne rêvait plus souvent ….
….
Il allait n’importe où
Il allait jusqu’au bout
Des chemins de fortune
Il cueillait en rêvant
Une rose des vents
Sur un rayon de lune ...
….
A-t-il trahi sa liberté
Pour une prison d’amour et sa belle geôlière ?
….
Etait-il né trop tôt ou trop tard ?
Que faisait-il en ce monde ?
Ô vous tous, ma peine est profonde
Priez pour le pauvre Gaspard »…


Je sais bien que les derniers vers sont de Verlaine et non pas de Moustaki. Mais c’est celui-ci qui les avait mis en musique. Ils sont désormais réunis dans le cercle des poètes disparus.

mercredi 22 mai 2013

Intervention de Jean GLAVANY devant l’Observatoire de la Laïcité Mardi 21 mai 2013




Objet : « La Laïcité dans le droit »

1 – Si l’on excepte des marqueurs bien particuliers de l’histoire de France du type « Edit de Nantes », le premier grand texte laïque, au sens non seulement de sa philosophie mais aussi de sa  traduction dans le droit, date de 1789 . Il s’agit bien sûr de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. En effet, celle-ci stipule dans son article 10 :
« Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »

Et remarquons tout de suite, parce que c’est l’essentiel, cette formule incontournable : « pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public ». Elle signifie que la seule restriction juridiquement fondée de limiter la liberté d’opinion – donc de conscience – est bien l’ordre public. Toute autre limitation que celle liée à l’ordre public n’est pas recevable. Ici sont ainsi définies, pour la première fois, la liberté de conscience et ses limites.
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen stipule aussi dans son article 11 :
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen  peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la loi. »

Ainsi sont posés le cadre et les limites des libertés d’opinion et de conscience, d’une part, et d’expression, d’autre part, dès la fin du XVIIIe siècle.
Au-delà de ces articles, la Déclaration affirmait des principes qui resteront gravés à travers les siècles, comme son fameux article 1 :
« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. »


Rappelons que depuis quelques décennies, cette déclaration universelle fait partie intégrante du « bloc de constitutionnalité » à partir duquel le juge constitutionnel bâtit sa jurisprudence.

2 – Après de premier grand apport au « droit laïque », il faudra attendre un peu moins d’un siècle et la IIIe République pour que celui-ci s’enrichisse avec les lois « républicaines » sur l’école publique des années 1880. Avec celles-ci et l’œuvre de Jules Ferry, la République a laïcisé ses écoles, en y retirant l’Eglise catholique par les lois des 29 mars 1882 et 30 octobre 1886. Ensuite, les lois du 1er juillet 1901 et du 7 juillet 1904 encadreront les congrégations. Et à cette « série » de grandes lois laïques de la fin du XIXe siècle, j’ajouterais volontiers les lois de « déconfessionnalisation » sur le divorce de 1884 et sur les cimetières de 1887.

3 - Ensuite, bien sûr,  avec la loi de 1905, le droit laïque trouva sans doute sa cathédrale, même si, on l’a vu, jamais cette loi n’utilise le mot même de laïcité, son substantif « laïc » ou son adjectif « laïque ».

La loi, lors de son adoption, ne comporte pas moins de quarante-quatre articles. Les deux premiers sont essentiels et affirment l’esprit d’ouverture du texte, son caractère libéral. Ils forment à eux deux le titre premier de la loi et énoncent des principes qui devront rester inamovibles. L’article 1 énonce que « la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public ».

On note là, à nouveau, l’affirmation de la vieille règle de droit français : la liberté est la règle – ici la liberté d’exercice des cultes - sa restriction est l’exception et ne peut s’appuyer que sur l’ordre public.

 L’article 2 est plus long. Il commence par la fameuse affirmation : « La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. »

Le titre II régit l’ «attribution des biens et des personnes » (article 4 à 11). Dans l’article 4, qui fit l’objet de débats enflammés notamment au sein de la gauche, est édictée la traduction de la laïcité dans son aspect républicain, libéral et non anticlérical avec le transfert des biens immobiliers religieux aux associations cultuelles qui se créent librement pour cela. C’est le refus de l’étatisation des biens religieux. L’article 8 fut longuement combattu par la droite, l’Eglise lui demandant de refuser l’arbitrage du Conseil d’Etat en cas de litige. Est-ce là que naquit l’adage « le diable est dans les détails » ?

Au-delà de ces quatre articles essentiels, le titre III traite des édifices du culte, le titre IV des associations pour l’exercice des cultes, celles qu’on appelle désormais les « associations cultuelles » ou « associations de la loi de 1905 », par distinction des « associations de la loi de 1901 », dont font partie, par exemple, les associations culturelles (nota : ce distinguo « cultuelles-culturelles » est aujourd’hui remis en cause par des pratiques peu respectueuses de la loi laïque : certaines associations cultuelles se « déguisent » en associations culturelles pour détourner les dispositions de la loi). Le titre V traite de la police des cultes et, enfin, le VI des dispositions générales.

4 – Puis vint la IVe République qui débuta par un nouvel enrichissement de la valeur constitutionnelle du « droit laïque » puisque le préambule de la Constitution de 1946, s’il fut très imprégné du programme du Conseil national de la Résistance, et donc très marqué par l’affirmation de droits sociaux, n’en édicta pas moins un  principe fondamental pour le droit laïque : « La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’enseignement public, gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir d’Etat. »

C’est la première fois que le mot « laïque » apparaît dans le droit au niveau constitutionnel et ça n’est pas une mince affaire.

Autre grande première datant de 1946 : la Constitution elle-même, celle de la IVe République, définit pour la première fois la République dans son article 1 pour y affirmer que « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ».

1946 est donc une grande date laïque : la laïcité fait une double entrée dans l’ordre constitutionnel !

Encore faut-il préciser que cet « avènement de la laïcité à l’ordre constitutionnel » ne se fit pas sans débat : en effet, si Henri Wallon, le premier à occuper le siège de ministre de l’Education nationale à la Libération, avait d’entrée de jeu affiché son intention de revenir sur toutes les décisions de Pétain, subventions aux établissements catholiques incluses, il fut remplacé, dès septembre 1944, par René Capitant, un chrétien-démocrate qui, aussitôt nommé, créa une commission présidée par André
Philip et, dans l’attente de ses conclusions, prorogea lesdites subventions. Après plusieurs mois de débats parlementaires vifs, en mai 1945, l’Assemblée finit par suivre Capitant et son compromis très « jésuitique » : les subventions aux écoles privées sont officiellement supprimées, mais elles sont maintenues pour l’enseignement technique privé, l’éducation physique,  les mouvements de jeunesse, et les établissements privés peuvent recevoir des aides sous forme de bourses.

5 - Au-delà de cette « histoire législative » de la construction progressive du droit de la laïcité, il ne faut surtout pas oublier la jurisprudence de la laïcité telle qu’elle fut progressivement affirmée par le Conseil d’Etat autour d’un corpus juridique que Rémy Schwarz définit par deux termes : « privatisation » et «liberté générale ».

La privatisation tout d’abord.
La loi de 1905 a mis fin au « service public du culte » par lequel l’Etat avait organisé les cultes officiels avec des ministres du Culte nommé ou agréés par l’Etat, rémunérés par lui, avec des missions cultuelles fixées par décret et des établissements publics gérant les édifices cultuels. Tout cela a donc été privatisé, les associations cultuelles devenant affectataires légales des édifices cultuels, même si l’Etat et les collectivités territoriales, propriétaires des édifices du culte existant au 9 décembre 1905, doivent exercer leur responsabilité de propriétaire. Certes, l’Etat a ensuite prévu des dispositifs complémentaires de financement indirect des cultes via les subventions à l’enseignement privé participant au service public d’éducation (ce qu’on appelle les établissements privés sous contrat) et par les déductions fiscales pour les contribuables octroyant les dons aux associations cultuelles. Mais cette « privatisation » a entraîné une conséquence directe : la neutralité de l’Etat et, donc, des services publics et de leurs agents.

Le principe juridique est la traduction dans notre droit d’un vieux principe d’organisation de la société laïque : tout ce qui est public est neutre, tout ce qui n’est pas neutre et relève de la liberté de conscience est du domaine privé.




La liberté générale ensuite.
C’est d’abord la liberté d’affirmation de tous les cultes dans une égalité de droits et de devoirs, avec une définition du culte très ouverte (une donnée subjective, la foi en un dieu quel qu’il soit, et une autre donnée plus objective de célébration de rites par les fidèles).

C’est ensuite une liberté de manifestation et d’expression religieuse, sachant que cette liberté ne peut être restreinte que pour des raisons d’ordre public. On retrouve là ce qu’on avait entrevu avec la philosophie politique de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

6 - Mais l’histoire de l’élaboration du corpus juridique de la laïcité ne fut pas marqué que par des avancées. Elle fut aussi marquée par des reculs notoires et sa construction fut émaillée de destructions partielles.

Et cela n’a d’ailleurs pas tardé tant les forces politiques et religieuses anti-laïcité n’avaient pas admis, digéré la loi de 1905. Le premier texte d’abandon fut la loi Astier en 1919 qui autorisa l’Etat et les collectivités à subventionner l’enseignement technique privé. Après la formidable embellie du Front populaire et la nomination  de Jean Zay au ministère de l’Education nationale (rappelons-nous  sa mémorable circulaire du 15 mai 1937 : « L’enseignement est laïque. Aucune forme de prosélytisme ne saurait être admise dans les établissements. Je vous demande d’y veiller avec fermeté et sans défaillance… »), il y eut – on l’a vu plus haut – le ténébreux retour en arrière du régime de Vichy. Que Pétain ait été, dans l’histoire de France, le plus anti-laïque des acteurs politiques devrait en faire réfléchir plus d’un aujourd’hui.

Mais, après la « séparation laïque incomplète » de la Libération, c’est sans doute sous la IVe République que les reculs furent les plus spectaculaires. Il est d’ailleurs paradoxal, alors même que la naissance de la Ive République avait permis cette sorte de « couronnement juridique » que fut l’introduction du terme « laïque » dans notre Constitution, que son histoire soit un si long et douloureux combat autour de la « guerre scolaire ». La principale cause en fut sans doute l’avènement au Parlement d’un vrai parti ouvertement chrétien-démocrate, le MRP, relais quasi officiel de l’APPEL, qui aboutit à deux célèbres textes, les lois Marie et Barange de septembre 1951, partie intégrante du programme de gouvernement de René Pleven, qui accordaient les premières subventions publiques aux établissements d’enseignement catholique par l’intermédiaire des bourses dont bénéficient les familles. La brèche était ouverte.

Et elle n’allait cesser de s’agrandir sous la Ve République avec deux étapes fondamentales :
-         La loi Debré qui, en 1959, institutionnalise le financement public des écoles privées, entérinée quelques années plus tard par la loi Pompidou du 1er juin 1971.  La loi Debré est un contrat passé entre l’Etat et les établissements d’enseignement privé pour assurer le salaire des enseignants de ces établissements avec des contreparties.
-          Et, quelques années plus tard, la loi Guermeur du 25 novembre 1977, qui renforce l’aide de l’Etat aux établissements confessionnels, garantit le maintien de leur « caractère propre » (c’est-à-dire religieux) et prévoit le financement de la formation des enseignants du privé. Il y a désormais une parité - ou plutôt un partage 80 %/20% - entre enseignement public et enseignement privé. Les enseignants du privé sont formés et rémunérés par l’Etat. Avec la loi Guermeur puis, beaucoup plus tard, en 2009, la loi Carle, c’est la reconnaissance et l’aide financière par l’Etat de deux systèmes concurrents, cette concurrence étant de plus en plus défavorable à l’enseignement public. Ainsi naquit le « dualisme scolaire » qui, quoi qu’on en dise, est porteur d’une forme de communautarisme.

7  Sur le plan du droit international, c’est la question de la liberté religieuse qui est notamment traitée par des textes tels la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 – qui d’ailleurs n’a aucune valeur juridique contraignante – la Convention pour la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement adoptée sous l’égide de l’UNESCO, les deux Pactes internationaux de l’O.N.U. du 19 décembre 1966 sur les droits civils et politiques, d’une part, et sur les droits économiques, sociaux et culturels, d’autre part. L’Union européenne ne comporte pas la mention d’un principe de séparation entre le pouvoir politique et l’autorité religieuse ou spirituelle. Néanmoins, la construction politique de l’Union européenne, qui ne repose sur aucun fondement religieux, correspond en pratique aux exigences de la laïcité, même si au niveau européen on lui préfère le terme de sécularisation.

Quant à la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales, son article 9 protège la liberté religieuse, sans toutefois en faire un droit absolu. L’Etat peut lui apporter des limites à la triple condition que cette ingérence soit prévue par la loi, qu’elle corresponde à un but légitime et qu’elle soit nécessaire dans une société démocratique. Sur le fondement de cet article 9, la Cour a été amenée à traiter de questions qui concernent la laïcité. L’approche de la Cour repose sur une reconnaissance des traditions de chaque pays, sans chercher à imposer un modèle uniforme  de relations entre l’Eglise et l’Etat.

Cette jurisprudence montre donc que la laïcité n’est pas incompatible, en soi, avec la liberté religieuse telle que protégée par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

8 - Deux mots sur les lois de 2004 et 2010
-         2004 et la Commission Stasi oubliée. La simple et nécessaire conclusion du débat sur le voile ouvert par l’arrêt du C.E. en 1989. Une loi utile parce qu’efficace.
-         2010 et la loi inapplicable de l’interdiction du port du voile intégral dans l’espace public. Je n’ai aucune espèce de sympathie pour une pratique intégriste qui est, à l’évidence, une atteinte aux droits des femmes. Mais je n’ai aucune indulgence non plus avec la République quand elle fait voter des lois qu’elle est incapable de faire appliquer. Une loi inutile car inefficace.

9 – En guise de conclusion, je veux émettre des vœux, 3 vœux, pour une législation future, puisque tel est le mandat que nous a donné le Président de la République :
-         1er vœu : sortir de la logique que je crois infernale du « un évènement – une émotion – une loi ». Légiférer au coup par coup n’est jamais une bonne solution. De ce point de vue, je veux dire ma très grande réserve sur une récente initiative parlementaire.
-         2ème vœu : légiférer sur « Baby Loup » ? oui, mais pas seulement : il faut revenir à logique de la Commission Stasi et « voir large ». C’est d’ailleurs la meilleure manière de ne pas tomber dans le piège du « règlement de compte » à l’égard d’une religion et d’une seule mais de traiter toutes les religions sur un rapport d’égalité de droits et de devoirs.
-         3ème vœu : fixer des limites, oui, des interdits, pourquoi pas, promouvoir aussi. La laïcité ne peut se résumer à des interdits, elle doit être aussi promue, enseignée, vulgarisée : rendre «aimable » la laïcité, comme le dit Alain BERGOUGNOUX. Y compris à l’international…

Mardi 21 mai



 
Au parlement, le député UMP de Corse attaque Manuel Valls parce que ce dernier a osé affirmer que la violence était « culturellement inscrite dans la réalité Corse ». Ce député nie cette évidence avec une mauvaise foi confondante.

Il croit que c’est en étant aveugle devant la réalité qu’on va transformer celle-ci ?

Lundi 20 mai



 
En Arles toujours, l’espace d’un week-end.

Un petit restaurant dans une petite rue de la vieille ville.

Oh ! Je peux bien le nommer puisque je vais en dire du bien …il s’appelle « l’autruche ». Cuisine simple et très fine, savoureuse.

La patronne s’appelle Ouria ce qui veut dire « Liberté » en arabe. Elle nous dit son bonheur d’être là, de faire ce qu’elle fait, même si c’est dur. Et elle ajoute « si ma famille était restée au bled, je porterais peut-être la burqa »… le tout avec un grand sourire et un regard rieur : la preuve par 9 de l’enrichissement de la Nation par l’immigration.

Et puis, à la table à côté, un couple de jeunes profs. Qui nous disent leur bonheur de payer des impôts, pour la République. Et leur acharnement à se battre, au quotidien, pour inculquer des valeurs de générosité à la jeunesse française. Une soirée faste !