lundi 22 février 2021

Lu « Une terre promise » de Barack Obama, paru chez Fayard traduit de l’anglo-américain par Pierre Demarty, Charles Recoursé et Nicolas Richard. 

Je n’avais que modérément envie de lire le pavé ( 8OO pages) du premier tome des
mémoires de l’ancien Président américain. Mais deux de mes proches en qui j’ai vraiment confiance m’y ayant encouragé, je m’y suis attelé presque à reculons : ces tirages faramineux, ces droits d’auteur exorbitants, cette campagne de promotion délirante...je ne sais pas, mais cela créait une ambiance qui me rebutait. Eh bien, mea-culpa ! D’abord c’est plutôt bien écrit, voire très bien et hommage doit être rendu aux traducteurs dont on ne parle pas beaucoup mais dont le rôle est si essentiel.

Il y a de tout dans cet essai, et notamment des longueurs ! Mais, c’est une sorte de self-service de haut de gamme où l’on trouve à la fois des épisodes de sa vie familiale - la difficulté de mener une vie de famille « normale » à la Maison Blanche n’est pas vraiment une découverte très originale..-, des portraits de ses collaborateurs qui sont d’autant moins intéressants qu’on ignore totalement qui ils sont, des réflexions assez émouvantes sur tel ou tel évènement douloureux de la vie publique, les catastrophes, les fusillades, des descriptions édifiantes sur la manière du Président d’animer son équipe de collaborateurs où l’on discerne assez bien un « capitaine d’équipe » (de basket ? Son sport favori...) où l’on devine un charisme évident, fait d’autorité naturelle et de chaleur humaine voir d’humour. On lira aussi avec intérêt ses descriptions des sommets internationaux, ses portraits des chefs d’Etats et de gouvernements, ses interlocuteurs, et notamment un portrait sévère, drôle, et en même temps si juste de Sarkozy, agité et paradeur, même si on peut aussi y voir un brin d’arrogance...Rassurons-nous, l’auteur est encore plus sévère à l’égard de Trump, son successeur et de son populisme dont il décrit bien les liens avec les protestants intégristes.

Mais ce qui m’a le plus passionné, ce sont les longs récits du fonctionnement des pouvoirs publics américains, et notamment ces longues, très longues négociations du Président avec le pouvoir parlementaire, Chambre des représentants et Sénat, pour l’obtention de « compromis » qui sont l’expression-même du mode de fonctionnement de la politique américaine. Où l’on découvre que le Président « tout-puissant » de la première puissance du monde ...n’est pas si puissant ! Et doit composer au quotidien avec des contre-pouvoirs tout aussi puissants.
Au total, un livre d’une grande richesse et assez passionnant.

lundi 15 février 2021

Mon ami Kader Belarbi, étoile de l’opéra de Paris, grand danseur, grand chorégraphe...

...et depuis quelques années directeur du ballet du Capitole à Toulouse concourt pour un prix important, le prix Fedora pour deux œuvres, «Les Saltimbanques» et «Toulouse-Lautrec».


Elles font donc partie des 34 projets retenus (sur 200) partagés sur 4 prix : Ballet, Opéra, Digital et Education. Les Saltimbanques est en lice pour le prix Ballet et Toulouse-Lautrec pour le prix Digital.

Un jury dans chaque catégorie désignera les trois finalistes sur étude du dossier.
Le prix du Public permet de participer aux campagnes de levées de fonds qui auront lieu au printemps sur la plateforme de Fedora. L'enjeu est important en termes d'impact, de visibilité, de rayonnement, de prestige. Que deux projets de Kader soient sélectionnés pourraient apporter une belle dynamique à la danse.

Cette campagne de votes dure jusqu'au 26 février.
Je vous invite à lui donner sa chance en votant pour ces deux projets. Merci pour lui, pour la danse, pour la culture.

▶️Pour soutenir Toulouse-Lautrec : https://bit.ly/2MKqGqJ
▶️Pour soutenir Les Saltimbanques : https://bit.ly/2MeU6gN


Lu « L’empire des mers » de Paul Guimard, paru en 1974 chez Hachette-Litterature.

 2021 est l’année du centenaire de la naissance de Paul Guimard, délicieux
personnage que j’ai assez bien connu puisqu’il fut conseiller culturel à l’Elysée en 1981 et que j’ai eu l’immense privilège et plaisir d’aller à la pêche en mer avec Benoîte Groult, sa femme, et lui en Irlande à cette époque. 

Comme, avec quelques amis, dont ses filles, nous envisageons de célébrer ce centenaire comme il se doit, je me suis mis à relire son œuvre, en commençant par ce livre où il expose sa passion pour la mer et la navigation à voile. L’occasion lui en fut donnée par une des premières courses autour du monde à la voile avec escales et en équipage, la « Whitbread » en 1973 et, plus particulièrement, la course du bateau français « Neptune » dont le skipper était Bernard Deguy. Paul, pour ce faire, s’était rendu à chacune des escales ( Porsmouth, Le cap, Auckland, Rio ) pour y retrouver l’équipage, consulter le livre de bord mais aussi les journaux intimes des équipiers, vivre l’atmosphère particulière des escales avec tous les équipages ( il y avait plusieurs bateaux français engagés dont deux « Pen Duick » l’un avec Tabarly, l’autre rebaptisé « Gauloises » ).

L’ouvrage est un peu décousu car Paul se fait aussi bien écrivain libre et passionné que journaliste scrupuleux, étant entendu qu’il excelle infiniment mieux dans le premier exercice.

lundi 8 février 2021

Lu « Âme brisée » de Akira Mizubayashi, paru chez Gallimard.

L’auteur est un universitaire japonais francophile et francophone. Il écrit en français, a
déjà publié plusieurs romans et obtenu quelques prix dans le domaine de la francophonie littéraire. Il livre là un très joli petit roman qui démarre en 1938 au Japon, à Tokyo, où quatre musiciens passionnés de musique classique, répétant quasi-clandestinement, sont interrompus brutalement par des soldats qui les soupçonnent de comploter. Il faut dire : ils sont japonais et chinois, mélangés...le petit garçon du japonais est caché juste à temps dans une armoire et assistera à l’embarquement des musiciens dont son père qu’il ne reverra jamais, et récupère le violon brisé de celui-ci. Sa vie en sera durablement marquée. Recueilli et adopté en France, il deviendra luthier, mettra des années à réparer le violon de son père et partira à la recherche des autres acteurs de la tragédie de 1938 ou leurs descendants. Et ça fait une bien jolie histoire....


lundi 1 février 2021

Lu « Les impatientes » de Djaïli Amadou Amal, paru aux Éditions Emmanuelle Collas, prix Goncourt des Lycéens.

J’ai souvent constaté que les Goncourt des Lycéens étaient de meilleure qualité que


leurs grands frères ... c’est encore le cas cette année . 

Petit livre-coup de poing écrit par une femme peule du nord du Cameroun pour raconter la condition féminine là-bas : mariage forcé, polygamie, violences faites aux femmes, viols.... pourquoi «impatientes »? Parce que c’est ce que disent les mères des jeunes filles entraînées de force dans cet engrenage infernal et qui clament leur besoin de liberté et d’égalité: ne sois pas impatiente... récit-vérité, réalité bouleversante, livre poignant.