mercredi 28 janvier 2015

Victoire de Syriza

La victoire de Syriza en Grèce a, quoiqu'on en dise, quelque chose de réjouissant.
D'abord, parce que, même si le pauvre Mélenchon en rêve, ce parti de la Gauche grecque est plus social-démocrate que gauchiste. Peut-être même plus qu'on ne le croit...
Ensuite parce que l'Europe étant encore trop sous l'influence de la Droite allemande, ce déplacement du centre de gravité politique de l'Europe vers la Gauche ne peut avoir que de bonnes conséquences pour la croissance et contre l'austérité.
Enfin parce que l'Europe en a vu d'autres.... Elle saura trouver le bon compromis. Pas d'angoisse à avoir.
Un bémol tout de même : cette alliance de dernière minute avec la Droite souverainiste grecque ne laisse rien augurer de bon...

Mort de José Arthur.



Mort de José Arthur. Je l'ai bien connu. A plusieurs étapes de ma vie. Ce type-là avait une curiosité très saine, une impertinence de bon aloi. J'aimais son ton.

mardi 27 janvier 2015

Mission parlementaire en Turquie

Fin d'une mission parlementaire de 3 jours en Turquie. Nombreux entretiens à très bon niveau à Istanbul et Ankara. J'ai posé beaucoup de questions et pris plein de notes. Véritablement passionnant. Je me sens un peu moins ignare sur ce grand pays musulman mais non-arabe, sur ce régime démocratique mais à la dérive autoritariste, laïque mais de plus en plus islamiste...Ce pays qui a près de 1300 km de frontière avec la Syrie et l'Irak, aux premières loges de ces conflits, est notre allié et tient un discours assez proche de celui de la France. Dans les faits, il peut y avoir quelques nuances....

70ème anniversaire de la libération du camp de concentration d'Auschwitz

70ème anniversaire de la libération du camp de concentration d'Auschwitz... J'y étais , il y a quelques années, avec un jeune rabbin, intelligent et ouvert et un groupe de parlementaires. Ce jeune rabbin, Haïm Korsia, est devenu depuis grand rabbin de France. 
A la fin de notre visite, à la nuit tombante, dans cette plaine lugubre et glaciale, il avait organisé une petite cérémonie improvisée de recueillement. Et là, se tournant vers moi, il m'avait demandé d'allumer une bougie en l'honneur de ..... la laïcité ! 
Ce rabbin-là, un vrai laïc, construisait le pont entre le souvenir et la vision d'avenir...

mardi 20 janvier 2015

L'édito de Charlie Hebdo

Lisez, relisez, ressassez l'édito de Charlie Hebdo paru après le drame :
« Une question, quand même, nous taraude : est-ce qu'on va enfin faire disparaître du vocabulaire politique et intellectuel le sale mot de « Laïcard intégriste » ? Est-ce qu'on va enfin arrêter d'inventer de savantes circonvolutions sémantiques pour qualifier pareillement les assassins et leurs victimes ? »
Tout est dit.
Je définis depuis longtemps la Laïcité comme l'application à nos consciences du triptyque républicain, « Liberté, égalité, fraternité ».
Il y aurait des intégristes de la liberté de conscience ?
Il y aurait des intégristes de l'égalité des consciences ?
Il y aurait des intégristes de la fraternité entre toutes les consciences ??
Ça suffit ! Y'en a marre.
Les « laïcards » ça n'existe que dans la tête des anti-laïques !

lundi 19 janvier 2015

Laïcité : si on débattait du fond ?

Après l'avis de l'Observatoire de la Laïcité, le 14 janvier, publiant 11 propositions pour « renforcer la cohésion nationale » j'ai, avec deux autres membres de l'Observatoire, contesté formellement la forme d'élaboration bien peu transparente et, surtout, le contenu de cet avis.

Le Président de l'Observatoire, Jean-Louis BIANCO, plutôt que de répondre sur le fond de nos remarques, a préféré faire une mise au point de caractère « disciplinaire » et ouvrir une polémique inutile.

Il a tort. Car nous avons une divergence de fond politique, et même idéologique. Il vaut mieux l'affronter sereinement par le débat plutôt que la nier par l'invective.

Et si quelqu'un doute encore de cette divergence, il n'y a qu'à lire l'article publié le 17 janvier et signé par Stéphane ALLIÈS : interrogé sur la proposition faite par l'Observatoire de recruter des « conseillers humanistes » dans les prisons, le rapporteur général de l'Observatoire précise : « pour les laïques et les athées ». Voilà la confusion dramatique ! La laïcité réduite à une « croyance comme les autres », à une « religion parmi les autres » alors qu'elle est, fondamentalement, ce qui permet aux religions d'une part, aux athées et aux agnostiques d'autre part, de vivre ensemble dans la République ! C'est ce genre de confusion idéologique majeure qu'il faut combattre. Dans la situation dramatique que traverse notre Pays, notre devoir est d'en débattre dans la clarté.

jeudi 15 janvier 2015

« La République laïque jusqu’au bout »





Ainsi, « l’étendard sanglant de la tyrannie s’est levé contre nous » et nous avons entendu « mugir ces féroces soldats dans nos campagnes » qui sont venus « jusque dans nos bras », mitrailler « nos fils et nos compagnes ».

L’hymne national, ce bien si précieux, que certaines âmes irresponsables voyaient démodé et inutilement guerrier, s’est retrouvé brutalement aux premières loges d’une cruelle pertinence…

Ne nous attardons pas sur les faits : tout a été dit sur eux et les chaînes d’information «  24h sur 24 » ont, une fois de plus, tout montré. Mais relevons la symbolique : 17 morts dont les membres d’une rédaction – voilà pour la liberté d’expression – , des juifs parce qu’ils étaient juifs –  voilà pour la barbarie antisémite – , et des flics, municipaux ou nationaux – voilà pour un symbole d’un Etat courageux qui est intervenu en première ligne au Sahel ou au Moyen-Orient contre le djihadisme – .

Ce faisceau de motivations et de symboles caractérise bien une idéologie fascisante et barbare. La déclaration de guerre d’une tyrannie contre la République. « Une guerre » dit Tahar Ben Jelloun, « contre la laïcité, de la part de ceux qui auraient voulu déterrer Voltaire, Montaigne, Rabelais, et faire de leurs œuvres un feu assassin ».

Face à cette barbarie, il faut, d’abord et avant tout, garder son sang-froid et ne pas se précipiter vers les explications simplistes, les commentaires réducteurs, les mises en cause aveugles.

L’exemple-type du « c’est la faute à SCHENGEN et aux frontières-passoires », alors que les meurtriers sont des Français, nés en France…Inepte.

Il n’y a pas de place non plus pour les polémiques politiciennes : la situation qui vient de nous péter à la figure vient de loin et nous sommes tous, Gauche et Droite, responsables, chacun à nos manières, mais tous responsables : la Droite en cultivant à l’excès les amalgames dévastateurs ou en privant les services publics essentiels – l’Education ou la Police – de moyens indispensables ou bien encore en n’ayant tiré aucune leçon véritable de l’embrasement des banlieues en 2005 ; la Gauche, ou une partie non négligeable de la Gauche en tout cas – en niant les problèmes ( je me souviens du « il n’y a pas de problème de laïcité en France » d’un haut responsable politique, il y a peu…), en refusant de nommer les problèmes par mauvaise conscience – souvenons-nous des imbéciles qui traitaient la rédaction de Charlie d’islamophobes sous prétexte qu’elle dénonçait et combattait, à juste titre, l’islamisme radical ! – ou en imaginant que le multiculturalisme pouvait remplacer l’universalisme républicain. Trop de socialistes ont oublié d’être républicains avant d’être socialistes…

Tous responsables.

Tous, collectivement, nous avons sous-estimé l’ampleur du mal : la lente et inexorable montée du communautarisme, l’éclosion exacerbée des intégrismes religieux, le développement invraisemblable de l’antisémitisme.
Tous, collectivement –ou presque- nous n’avons cessé  d’imprimer nos discours politiques de nos divisions, de nos divergences, nos singularités, nos différences…et jamais, ou de moins en moins, de ce qui dépasse nos différences, de ce qui nous rassemble, (« le narcissisme de nos différences » disait Jacques Julliard).
Alors que faire ?
Que faire pour ne pas que le magnifique élan républicain du 11 janvier, formidablement animé par notre Président et le Gouvernement, dignes des plus grands éloges en la circonstance, se retrouve aux oubliettes de l’histoire ?
D’abord bien nommer les choses
« Ne pas nommer les choses » disait Camus, « c’est ajouter au malheur du monde ».
Dire et redire, proclamer que la République laïque n’est pas un combat contre les religions. Au contraire puisque ses lois protègent  « le libre exercice des cultes ». Mais elle est un combat contre les intégrismes religieux, tous les intégrismes religieux parce que ceux-ci n’acceptent pas de se soumettre aux lois de la République mais veulent s’y substituer.
Dire et redire, proclamer, que l’islamisme n’est pas l’islam, pas plus que le catholicisme ne s’est résumé à l’inquisition. L’immense majorité des musulmans de France sont des croyants laïques, des citoyens de France. Ils ne doivent pas en avoir honte.
Dire et redire, proclamer, que l’antisémitisme n’est pas une opinion mais un délit et que notre histoire douloureuse ne nous permet pas la moindre faiblesse en ce domaine : les juifs de France ne doivent pas avoir peur.
Dire et redire, proclamer, que le blasphème n’est pas un délit dans la République (sauf, hélas, en Alsace-Moselle…dérogation que la République s’honorerait à abolir). Comme le dit Bernard-Henri Lévy, « les religions ne sont ni plus ni moins respectables que les idéologies profanes. Le droit d’en rire et d’en débattre est un droit pour tous les hommes ».
Dire et redire, proclamer, que dans la République, dans sa culture, il n’y a qu’une communauté : la communauté nationale, le rassemblement des citoyens libres et égaux en droit. Il n’y a pas plus de communauté juive que de communauté musulmane. Il y a des juifs et des musulmans de France.
Ensuite réagir fermement et sagement
Le Gouvernement et le Parlement ne peuvent pas ne pas réagir. Ils ont le devoir de tirer les leçons de cette tragédie. Ils vont le faire. A situation exceptionnelle, il faut une réponse exceptionnelle. Mais pas une réponse d’exception. Souvenons-nous des excès de la réaction américaine après le 11 septembre 2001 : je ne veux pas de Guantanamo français.
Nous agirons dans deux directions indissociables : la prévention et la répression.
Pour la répression, sans loi d’exception, on peut, on doit agir vite et bien dans de nombreux domaines : internet, les trafics d’armes, les moyens du renseignement, l’organisation interne des prisons… Formons le vœu qu’un consensus républicain sur ce terrain épargne les surenchères démagogiques.

Pour la prévention, je ne connais qu’une réponse : l’Education, l’Education, l’Education. Je ne veux pas d’un « patriot act » à l’américaine, je veux un « Education act » à la française. J’entendais récemment un ancien Président déclarer que « la Gauche embauchait 60 000 enseignants, pour rien »… Pour rien ?! Les jeunes Français sont assez éduqués ? Assez encadrés ? Assez guidés ? Ma douleur à moi, c’est celle de ces quelques centaines de gosses qui ont refusé de respecter la minute de silence vendredi dernier. Ce sont ces gosses-là que la République doit prendre en charge, d’urgence. Par l’éducation, la connaissance, la compréhension, l’échange, le dialogue… L’autorité aussi. Le respect de l’autre. Pour en faire des CITOYENS, libres et émancipés. Cela suppose notamment, soyons-en conscients, un gigantesque effort de formation de nos maîtres qui sont trop souvent « désarmés ».

Enfin, faire vivre, au quotidien, l’idéal républicain

Eh oui ! C’est cela l’idéal républicain et laïque : le respect et le dépassement des différences, de toutes nos différences, qu’elles soient religieuses, culturelles, de couleur de peau ou de lieux de naissance, d’engagement sexuel, philosophique, associatif ou politique. Sans respect, pas de vivre ensemble. Mais la laïcité ne se contente pas de respecter les différences, elle nous amène à les dépasser pour toujours rechercher ce qui nous rassemble, la République, son histoire douloureuse, son présent et la recherche de l’intérêt général, son avenir que nous voulons construire ensemble, pour nos enfants. Faire vivre cet idéal républicain autour des valeurs de liberté, égalité, fraternité, et cette laïcité qui-enfin !- surgit dans les discours publics autour de notre drapeau tricolore, de notre marseillaise, au quotidien, concrètement, par le discours politique qui, quoi qu’on en dise, structure les opinions publiques et par des initiatives civiques foisonnantes. Il nous faut, par exemple, (la liste ne saurait être limitative), remettre sur le chantier le projet de service civique obligatoire, celui des cérémonies républicaines de prestations de serments quand on accède à la nationalité, ou à la majorité, imaginer de vrais moyens de soutien pluriannuels aux associations civiques et citoyennes. C’est la seule issue possible : la République laïque jusqu’au bout.

mardi 13 janvier 2015


Je n’ai pas l’habitude de faire dans l’agiographique et, encore moins, dans l’éloge flatteur ou la courtisanerie abaissée.

Raison de plus pour s’y laisser aller de temps en temps…

Le Président élu il y a deux ans et demie, a fait trop souvent l’objet d’un « Hollande-bashing » très à la mode, parfois excessif. C’est la loi de la liberté d’expression. Et même si je n’ai jamais mêlé ma voix à ces chœurs-là, je peux bien l’avouer : il m’a parfois décontenancé et même déçu.

Seulement voilà : dans la tragédie que vient de connaître notre pays, il a fait un parcours admirable, remarquable. Humain, protecteur, rassembleur, ferme, républicain en quelque sorte.

Alors je veux m’en féliciter haut et fort et saluer ce moment : je préfère le Père de la Nation au Président normal…

lundi 12 janvier 2015

Le sursaut républicain : la France rassemblée n'a pas peur

J'étais, hier, dimanche, place de la République, perdu dans cette immense marée humaine.
Une foule grave, fraternelle, responsable et déterminée.
Après le choc de la tragédie et de la barbarie, le sursaut républicain.
Un peuple qui clame deux choses : nous sommes rassemblés et nous n'avons pas peur. Nous n'avons pas peur de nous exprimer pour défendre nos valeurs.
Tout n'est pas réglé des immenses problèmes que ces événements ont mis en lumière mais sur ce sursaut, on peut et on doit construire.
Il faut construire !
Et ça, c'est la responsabilité des politiques.

dimanche 11 janvier 2015

Mes dernières lectures

Lu « KARPATHIA » de Mathias MENEGOZ aux éditions P.O.L.. C'est le premier roman de l'auteur et, disons-le d'entrée de jeu, ce premier coup est un coup de maître.
700 pages de belle écriture racontant l'épopée d'un jeune officier autrichien, noble de son état, qui dans les années 1830, quitte Vienne et l'armée, et avec sa jeune épouse, rejoint ses vastes domaines aux confins de l'Europe de l'Est, qu'on situera à la frontière Hongro-roumaine. Une épopée de grande violence les attendra. Le récit est très riche, le livre bien construit. A lire.

Lu aussi « L'amour et les forêts » de Eric REINHARDT paru chez Gallimard. Une histoire de femme.
Une histoire triste de femme, contemporaine.
Une histoire banale de violence conjugale faite aux femmes.
L'histoire d'une domination cruelle dans un couple et d'une reddition féminine. Une reddition douloureuse, mortelle.
Triste et très bien écrit, mais pas très construit. Il n'y a plus d'éditeur chez Gallimard ?

Lu « Peine perdue » d'Olivier ADAM chez Flammarion.
Autour d'un fait divers sur la Côte d'Azur – un joueur de football amateur qui s'était fait expulser du terrain pour avoir donné un coup de tête à un adversaire et le coupable du geste est retrouvé comme mort, abandonné devant les urgences de l'hôpital –, l'auteur dresse une série de portraits d'hommes et de femmes plus ou moins liés à la victime et à l'événement. On s'y perd un peu parfois. Mais l'intrigue permet surtout de découvrir l'autre face de la Côte d'Azur, plus glauque celle-là, faite de chômage, de petits boulots, de misère, d'alcool et de délinquance.
Intéressant à lire.

mercredi 7 janvier 2015

Attentat à Charlie Hebdo

Barbarie, Horreur, Abomination, Condamnation, bien sûr, c'est bien le moins.
Recueillement, solidarité, compassion pour les victimes.
Puis, détermination sans faille : les démocraties sont en guerre contre le terrorisme et la France, patrie des Lumières, est en première ligne face à l'obscurantisme.
Ses devoirs sont à la hauteur de son histoire.