dimanche 25 avril 2021

Lu « Les enfants sont rois », de Delphine de Vigan paru chez Gallimard.

 

Un roman d’une brûlante actualité en ce qu’il fait assez directement le procès des dérives des fameux « réseaux sociaux ».

L’histoire se passe en région parisienne, où une famille de la petite bourgeoisie s’engage dans une vie de ce que l’on appelle désormais les «influenceurs » et où, par l’entremise d’une chaîne de télévision sur YouTube, on se met en scène sans pudeur, soi-même et sa famille, soi-même et ses enfants pour favoriser la consommation de produits dont les marques sont évidemment partenaires. Et cette famille réussit si bien que la femme arrête de travailler pour s’occuper de cette télé à plein temps et que la fortune s’accroît lentement mais sûrement. Les enfants, en bas âge, instruments passifs de cette exploitation commerciale, semblent s’en amuser, en tout cas au début. Puis survient le drame : la plus petite des deux est enlevée et le kidnappeur se révèle être une femme qui n’est pas une délinquante mais une personne ulcérée par le traitement imposé de la sorte aux enfants et réclame une rançon au bénéfice d’une association de soutien aux enfants en difficulté....enfants rois-parents martyrs disait une formule célèbre. Mais l’on découvre, sans véritable surprise, que le vrai martyr est celui des enfants exploités de la sorte par des parents qui sont les rois des irresponsables dans l’usage commercial qu’ils font de leur progéniture.
Un joli livre bien écrit et vivant, qui se lit très bien et qui épouse une noble cause très actuelle.

jeudi 15 avril 2021

Lu deux ouvrages parus très récemment :

- le dernier Yasmina Khadra, « Pour l’amour d’Elena » chez Mialet-Barault Éditeurs.


Je suis un fidèle lecteur de Khadra, l’ancien officier militaire algérien devenu écrivain de romans,se déroulant en général dans le monde arabo-musulman, prompt à dénoncer toutes les corruptions et les dangers du radicalisme religieux. Il nous emmène là de l’autre coté de l’Atlantique, au Mexique, dans la ville la plus meurtrière du monde, livrée à toutes les délinquances et tous les trafics. Au début de l’histoire, deux adolescents d’un pauvre village rural du Mexique profond, se jurent amour et fidélité pour la vie. Mais un voyou brise le rêve: armé d’un revolver, il les surprend, les menace et viole la jeune fille sous les yeux de son fiancé... elle ne lui pardonne pas de ne pas avoir essayé de la protéger fût-ce au prix de sa vie, et s’enfuie « à la ville ». Alors, il va partir à sa recherche dans cette ville épouvantable de violence où règnent la drogue, la prostitution et les exécutions sommaires . Et il va se confronter à tout ça, « pour l’amour d’Elena » afin de la retrouver et l’arracher au piège mortel dans lequel elle est prise...Un livre prenant, haletant, comme toujours avec Khadra.


- le dernier ouvrage de Florence Aubenas, journaliste et écrivain , « l’inconnu de la


poste », paru aux éditions de l’Olivier. Une enquête minutieuse sur un fait divers bien réel, l’assassinat en décembre 2008 de Catherine Burgod, de 28 coups de couteau dans le bureau de poste d’un petit village de l’Ain où elle travaillait. Florence Aubenas est allée sur place et y a séjourné longtemps pour enquêter, rencontrer tous les acteurs, le père de la victime, les enquêteurs, voisins, témoins, suspects, reconstituer les faits, décrire les lieux, s’imprégner de leur environnement. Elle s’est attardée en particulier sur la personnalité d’un certain  Gérald Thomassin , longtemps considéré comme le suspect numéro un, marginal soumis aux addictions de l’alcool et de la drogue, mais un marginal au passé particulier puisqu’il a été comédien et a tourné plusieurs films. Il a même reçu un César du meilleur espoir... Mais Thomassin va disparaître soudainement alors qu’un rebond de l’enquête semble le disculper.

Un autre livre très prenant bénéficiant du talent de Florence Aubenas pour raconter la vie des gens avec une grande humanité.


jeudi 1 avril 2021

J'ai publié aux éditions Edisens « 3000 ans après Ulysse » récit d’un voyage en Méditerranée sur les traces du héros de l’Odyssée d’Homère, à la découverte de l’actualité de la civilisation Méditerranéenne.

 D'abord il y a la Méditerranée, belle, majestueuse, fascinante, émouvante, et le bonheur que j'ai de naviguer sur ses flots depuis plus de cinquante ans.

Ensuite il y a les travaux que j'ai menés pendant quinze ans pour l'Assemblée Nationale et qui m'ont déposé sur tous les rivages de cette «mer au milieu des terres», point de rencontre incandescent de l'Orient et de l'Occident, du Nord au Sud.

Riche de mes livres de bord et de nombreux rapports officiels, j'ai ressenti le besoin d'entreprendre un « voyage en Méditerranée », mon voyage. Mais celui-ci cherchait une boussole, une carte...

Ce trajet cohérent et ordonné, je l'ai trouvé dans le magnifique poème d'Homère, l'Odyssée. J'allais refaire le voyage d'Ulysse. Je serais Ulysse. Non pour retrouver les vestiges d'un passé méditerranéen lointain, mais pour découvrir ce que sont les Sirènes, Lotophages, Cyclopes ou Lestrygons d'aujourd'hui. Bref pour répondre à cette question passionnante: 3000 ans après Ulysse, qu'est devenue la civilisation méditerranéenne?

Jean Glavany a été chef de cabinet du président François Mitterrand, ministre de l'Agriculture et de la Pêche et député durant 20 ans. Il signe ici un essai sur la culture méditerranéenne et ses maux qui la rongent, convoquant tour à tour son analyse d'homme politique, la lecture d'Homère et sa passion de la mer.

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