Lu " L'invention de nos vies " de Karine TUIL,
paru chez Grasset. J'ai beaucoup aimé ce livre, même si j'ai eu un peu de mal à
"rentrer dedans". Deux hommes et une femme. Deux amis et la femme de
l'un. Le premier est un écrivain "raté " reconverti en travailleur
social. Il est juif. Sa femme, d'une beauté saisissante, ce genre de beauté
naturelle, simple et terriblement sensuelle, pose pour les magazines de vente
par correspondance. L'autre est avocat, musulman, issu d'un milieu très défavorisé.
À l'âge de 20 ans le second a une liaison passionnelle avec la femme du
premier. Mise en demeure par un chantage au suicide, la femme choisit la fidélité.
Dépité, l'amant s'enfuit à New York où il va faire une carrière époustouflante d’avocat,
aidée par un mariage avec une très riche héritière... juive. Comment le
musulman réussit-t-il cet "exploit" ? En masquant sa réelle identité... 20 ans plus tard, le couple brinquebalant, apprenant cette success-story
cherche à revoir l'ami et l'ancien amant. Pourquoi ? Par défi ? Pour test ?
Pour chantage ? On ne sait pas trop. Et là, tout explose...
Il y a beaucoup de choses dans ce livre : depuis la
dynamique du mensonge, jusqu'aux conditions du succès en littérature, en
passant par le processus de radicalisation des musulmans dans nos cités et,
surtout, la condition des femmes considérées, d’abord, pour leur physique, ce
qui révèle un machisme plus destructeur qu'on ne le croit.
Et l'écriture de Karine TUIL est très variée, très riche.
Aura-t-elle, cette année, le prix qu'elle mérite ?
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