Vendredi 27 septembre
Éloge de l'hôpital public !
Je suis à l'hôpital pour une
opération qui pour n'être pas vitale, n’en est pas moins délicate et va
m'immobiliser quelques semaines, et je
goûte au plus haut point la qualité du service public hospitalier. Dans l'ordre
chronologique, la prise en charge totale via la carte vitale, un chirurgien
aussi expert que modeste et pédagogue, des infirmières dévouées et compétentes,
des aides-soignantes chaleureuses et efficaces.... Je suis gâté ! Est-ce comme
cela partout ? Sans doute pas mais l'hôpital public recèle de ces trésors...
Vive l'hôpital public !!
Samedi 28 septembre
Mais quelle est donc cette
polémique intra-gouvernementale ridicule à propos des Roms ?
Ridicule sur la forme : une
polémique entre membre d'une même équipe, c'est une ineptie ! À moins que ça ne
soit pas une équipe....
Ridicule sur le fond. Car les
mots ont un sens ! Et il convient de les respecter! Qu'a dit le Ministre de
l'Intérieur ? Que "les Roms n'ont pas la volonté de s'intégrer ", que
seule "une minorité d'entre eux a vocation à rester et à s'intégrer "
et que " les autres doivent être reconduits dans leur pays".
Sincèrement, il faut n'avoir
jamais géré, sur le terrain, le dossier, pour trouver à redire à ces propos qui
ne décrivent que des faits ! Oublierait-on que ces gens sont des NOMADES et que
telle est leur culture donc leur volonté? Et que seule une minorité de ces
nomades ait la volonté de s'intégrer c'est à dire de se sédentariser, c'est une
autre évidence…
C'est pourquoi la polémique
est aussi ridicule par les mots employés : en quoi les mots du Ministre
auraient-ils bafoué le pacte républicain ? Ça n'a aucun sens de dire cela.
Aucun.
Et ceux qui tentent de faire
le parallèle entre Manuel Valls et Sarko ou Hortefeux sont aveuglés et sourds.
Il ne faut pas les laisser dire.
Dimanche 29 septembre
Lu " le monde tel qu'il me parle" de Olivier de
Kersauson. Le dernier livre de mon ami navigateur, celui que j'appelle le
"réac, cul béni, macho et brutal" mais qui est aussi un formidable
poète et un ami fidèle. Olivier annonce qu'il raccroche les gants, qu'il ne
courra plus les océans à la recherche de records et qu'il a le sentiment que
c'est une première mort. Mais comme il aime le monde, sa beauté et sa
diversité, il affirme qu'il a encore une très grande soif de beauté, de
lumière, de relations vraies...Olivier, au passage, a des mots très convaincants
contre le racisme....
Lundi 30 septembre
La commission Nationale Consultative des Droits de
l'Homme (CNCDH) vient donc de rendre un avis selon lequel, dans l'affaire de la
crèche Baby Lou, il n'est nul besoin de légiférer.
Et j'ai envie de dire " And so what " ? Et alors ?!
Cet avis, très contesté au sein de la commission, n'est
qu'un avis et il ne se situe que "du point de vue des droits de
l'homme", ce qui est évidemment fondamental mais ne suffit sans doute pas
à définir une démarche républicaine !
Faut-il rappeler qu'avant 2004, la même CNCDH avait émis
un même avis négatif contre une loi affirmant l'interdiction du port des signes
religieux dans nos écoles ? Et la représentation nationale , au Parlement ,
avait jugé différemment à une quasi-unanimité
! Et la loi votée a, de l'avis de tous, réglé un problème que l'Education
Nationale ne savait plus régler.
Même cause, mêmes effets ? On verra...
Ce qui est sûr, c'est que l'Observatoire de la Laïcité ne
peut pas en rester à cet avis, sauf à se transformer en CNCDH-Bis et à perdre,
d’entrée de jeu sa légitimité à peine naissante.
Car, sur le fond des choses, la Laïcité, ça ne se résume
pas au respect des droits de l'homme ! C’est une condition nécessaire mais pas
suffisante. Si on ne comprend pas ça, on ne comprend rien à la République et à
son projet si différent du modèle communautariste. Car les sociétés
communautaristes aussi respectent les Droits de l'Homme ! De ce point de vue,
la République française ne fait guère mieux que la Grande Bretagne ou les
USA...
Mais la République et son modèle laïque, ajoute au
respect des différences le dépassement de celles-ci, non pas comme une négation
de ces différences mais comme la recherche, la protection et la valorisation de
ce qui nous est commun, de ce qui nous réunit.
La République et la Laïcité, ce ne sont pas seulement des
droits, ce sont aussi des devoirs, d'où l'importance fondamentale de la morale
laïque de Vincent Peillon. Et la vraie citoyenneté est bien celle qui ne sépare
pas les droits des devoirs. C'est, en particulier, ce que l'Observatoire de la
Laïcité peut apporter de plus et de différent aux travaux de la CCNDH.
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