qui a vu la victoire d’une socialiste qu’on qualifiera de « dissidente » parce qu’elle n’était pas soutenue par la direction actuelle du PS , sur la sortante de la France Insoumise, soutenue par la NUPES et donc… par le PS, avec sérieux, rigueur, distance et surtout perspective !
Ce que je n’ai entendu personne faire depuis dimanche : que Melenchon et Bompard caricaturent cette élection comme « acquise avec les voix de la droite » est de bonne guerre mais se limite au slogan : que la socialiste ait été élue avec « des » voix de droite c’est évident mais je parierais volontiers que la candidate LFI en a obtenu aussi… moins sans doute mais prudence. Comme Jean-Luc, dans sa longue vie politique et électorale a sans doute, parfois, obtenu des voix de droite qui le trouvaient cultivé et très bon orateur, par exemple. J’en connais. Et ce ne sont pas les déclarations, à bien des égards ridicules, de Ministres ou responsables macronistes se réjouissant de l’élection de la socialiste qui changeront quoi que ce soit à notre réflexion. Tout cela est politicien en diable et on s’étonne que Bompard leur accorde quelque crédit ce qui ne doit pas lui arriver souvent quand il s’agit de propos macronistes…
Non, tout cela n’est pas très intéressant.
La seule vraie leçon à tirer de cette élection tient à la nature de l’accord NUPES du printemps dernier, ses qualités, ses défauts et son devenir.
Comme beaucoup à gauche, je me suis réjoui de cet accord électoral qui sonnait et concrétisait le rassemblement de la Gauche. Que voulez-vous, j’ai toujours été et suis toujours, en bon mitterrandiste, un indécrottable militant de l’Union de la Gauche, et on ne se refait pas à mon âge…
Mais si j’ai approuvé l’accord NUPES dans son principe, j’ai été beaucoup plus critique sur la forme sur deux grands points:
- au plan programmatique, le silence coupable sur des divergences majeures comme l’Europe ou l’Ukraine ( rien que ça !) ou bien sur la nature de la démocratie que l’on veut pour notre pays. Travailler sur ces divergences permettrait-il de les dépasser ? En tout cas, il faudra bien essayer.
- au plan électoral, et nous arrivons à l’Ariège, parce que cet accord rompait avec la tradition républicaine à Gauche: au 1er tour on se présente sous ses couleurs et au second, on se désiste pour le candidat de gauche le mieux placé. C’était la règle du jeu démocratique entre les composantes de la Gauche depuis des décennies et elle a été rompue avec l’accord NUPES par lequel LFI a imposé au PS l’interdiction de présenter des candidats au 1er tour dans un grand nombre de circonscriptions, dont celle de l’Ariège. C’était et ça reste choquant et ça a rendu cet accord léonin .
Il faut absolument, si on veut recréer cette indispensable dynamique de rassemblement, que celui-ci se fasse sur des rapports de forces actualisés par le peuple et non pas imposés par les appareils.
Pour finir, deux remarques:
- si la diversité de la Gauche avait été respectée en Ariège et donc si le Parti Socialiste au plan national avait soutenu la candidate socialiste au 1er tour et si les résultats avaient été ce qu’ils ont été ( ce qui reste à prouver) , il aurait été en droit de lui demander de se désister pour le candidat de Gauche le mieux placé. La dynamique de rassemblement l’aurait emporté . Souvenons-nous de l’élection législative partielle dans le 19ème arrondissement de Paris après l’annulation de l’élection de la députée socialiste Lamia El Aaraje: le parti LFI avait considéré que puisqu’elle avait été invalidée elle n’était pas sortante et que la compétition devait être réouverte, afin de les faire battre (avec des voix de droite ?) soit l’inverse de ce qu’il a fait en Ariège. Vérité parisienne, erreur dans les Pyrénées ? En tout cas la Gauche et d’abord le PS gagnerait à se réengager sur le chemin de la cohérence .
Je ne sais pas s’il y aura un stade 2 de l’accord NUPES. Mais s’il doit exister il devra résoudre cette double exigence: approfondissement et respect de la diversité démocratique.
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