mercredi 23 août 2023

Encore trois disparitions qui me touchent en ce mois d’août décidément bien triste:

 


- Louis Mexandeau, ce professeur agrégé d’histoire,  « Chti »  de naissance mais qui creusa un long sillon politique dans le Calvados dont il fut très longtemps député. Un fidèle des fidèles de François Mitterrand depuis la Convention des Institutions Républicaines, puis au Parti Socialiste et, enfin au gouvernement de la République dont il fut Ministre deux fois, aux PTT et  aux anciens combattants. J’aimais chez cet homme cette fidélité si entière et son sens de l’histoire, la volonté de toujours se situer dans le temps long. 
- Daniel Cohen, une économiste doublé d’un pédagogue hors pair. Je le connaissais et chacune de nos - trop  rares - rencontres étaient marquée  par une démarche intellectuelle qui me touchait particulièrement : le « je cherche à comprendre » suivi du « je cherche à expliquer et à convaincre”. L’inverse des possesseurs de vérités établies et assénées.  C’était un vrai social-démocrate au sens Camusien du terme, c’est-à-dire un défenseur de l’alliance suprême entre la liberté, toutes les libertés, et la justice sociale. Et c’était surtout un humaniste, un vrai. 
- Enfin Ginette Munier. Un nom qui n’est pas connu du grand public mais qui le mériterait car elle fut une grande résistante, disparue hier à l’âge de 97 ans. Elle avait été la plus jeune du réseau de  résistance de François Mitterrand à partir de son mouvement d’anciens prisonniers de guerre, le MNPGD, dans lequel elle s’était engagée à 17 ans ! Elle y connut son mari, Jean Munier, un autre grand résistant, courageux et téméraire. Avec quelques amis, nous nous étions mobilisés pour qu’elle reçoive la rosette d’officier de la Légion d’Honneur dans la promotion du 14 juillet dernier. Il était temps que cet hommage légitime lui soit rendu !

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