Ce
qui me frappe dans ce qui n’est pas encore un remaniement mais, à
ce stade, un changement de Premier Ministre, c’est la question
démocratique qu’il pose : Pourquoi ce changement ?
Le
peuple, un bon matin, l’apprend par les médias mais a-t-il été
destinataire de la moindre explication? Alors, je sais bien que
l’explication viendra tôt ou tard et que le Président viendra
dans nos petites lucarnes nous expliquer pourquoi il a procédé à
ce changement mais, en attendant, le bon peuple est privé de la
moindre explication, cherche à comprendre et se perd en conjectures.
Ainsi, dans une grande et vieille démocratie comme la nôtre, un
Président peut prendre une décision de cette importance - changer
celui ou celle qui va, aux termes même de notre constitution «
déterminer et conduire la politique de la Nation »-, sans s’en
expliquer une seconde devant les français. Curieux. Curieux et
regrettable.
D’autant
que l’explication ne tombe pas sous le sens : changer un Premier
Ministre issu de la Droite, haut fonctionnaire surdiplômé et maire
brillament réélu, par un nouveau Premier Ministre issu de la
Droite, Haut fonctionnaire surdiplômé et maire brillamment
réélu.... le clivage ne tombe pas sous le sens . Alors, on cherche
les différences : le nouveau est...plus vieux ? Chauve plutôt que
barbu ? Natif de Vic-Fezensac plutôt que de Rouen ? Ancien
collaborateur de Sarkozy plutôt que de Juppé ?
Un
jour, le bon peuple aura droit à une explication du Président. Il
la croira ou pas. En attendant, il constate le fait du prince.