dimanche 12 juillet 2020

Lu « Petite métaphysique des tsunamis » de Jean-Pierre Dupuy paru aux Editions Points dans la collection Essais.


Un petit livre du professeur de philosophie sociale et politique à l’Ecole Polytechnique et à l’Université de Stanford, théoricien des catastrophes et adeptes de la théorie du «catastrophisme éclairé ».
Un essai interessant puisqu’il essaye d’abord de rassembler toutes les catastrophes, naturelles ou « morales », du tremblement de terre de Lisbonne en 1755 jusqu’au tsunami en Asie de 2004 en passant par la Shoah ou les bombes atomiques d’Hiroshima et Nagasaki dans une même analyse et une même réflexion sur le « Mal » : est-il naturel ou contingent ? L’homme en est-il responsable ? Et cette réflexion se nourrit d’une autre, sur l’état du monde et ce qu’il nomme « le grand cocktail catastrophisme», la pollution de l’environnement, le dérèglement climatique, l’épuisement des ressources fossiles, les risques technologiques, les inégalités croissantes, les armes de destruction massive, le terrorisme »... j’en passe, cocktail représentant peut-être le « mal suprême » : l’autodestruction de l’humanité.
Petit livre invitant utilement à la réflexion sur cette conjugaison du mal, truffé d’anecdotes ou d’allégories pédagogiques, avec une jolie analyse du débat Rousseau-Voltaire sur le Mal justement, même s’il est très pessimiste sur l’espèce humaine et qu’il s’engage parfois sur des voies bien ésotériques notamment quand il développe ses idées sur la « théodicée qui se mue en anthropodicée...où le mal se voit réduit en problème...toute transcendance, fût-ce celle de la contingence, toute dimension de la verticalité étant par là-même évacuée »...

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