Giono au nord de ce qu l’on appelait jadis les « Basses Alpes » et aux confins du Vaucluse et du sud-Est de la Drôme. L’auteur-narrateur y randonnait en solitaire juste avant la guerre de 14-18 quand, vers 12 ou 1300 mètres d’altitude dans des paysages déserts et quelques hameaux en ruines, il rencontre un homme vivant comme un ermite, ramassant des glands, les triant et les…replantant . Il en avait planté cent mille ! Dont vingt mille étaient sortis. Et ils espérait que dix mille survivraient aux rongeurs et parasites divers. Pourquoi faisait-il cela ? Ayant perdu son fils unique et sa femme, il s’était retiré avec son chien et ses moutons et avait constaté que cet endroit crevait par manque d’arbres. Alors il en plantait. Des chênes pour commencer mais il envisageait d’autres espèces.
Entre les deux guerres, l’auteur apprit par un ami ingénieur des eaux et forêts que notre planteur avait été « mis sous surveillance » par l’administration pour vivre au milieu de cette magnifique forêt au risque d’y mettre le feu. Comme l’homme était silencieux et discret, personne n’imagina qu’il était le «créateur » de la forêt.
A la libération, le narrateur retourne sur place. Le planteur n’est plus là mais les villages ont retrouvé la vie, l’eau coule dans les fontaines.
On connaissait la parabole du colibri luttant goutte-à-goutte contre l’incendie ravageant la jungle : « si chacun fait sa part ». La parabole de Giono précède celle du colibri. Mais elle pourrait lui succéder !
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