Au Nord de Chiang Mai, en Thaïlande, dans les montagnes qui forment la frontière avec la Birmanie, on trouve des villages de cette ethnie birmane dont une grande partie a fui ce pays, persécutée par la junte jusqu’à l’accord de cessez-le-feu signé il y a une dizaine d’années. Après une marche harassante pour monter jusqu’à ce village, on découvre « l’hôtel bambou » de notre hôte, le délicieux Monsieur Ping . Son établissement n’a ni eau ni électricité, ses chambres sont un dortoir sans matelas. On se lave dans la rivière en contre-bas, et se couvre comme on peut pour ne pas trop subir le froid nocturne. Au petit matin on se regroupe autour du feu de bois, à même le sol, entre les deux bâtiments pour boire un thé chaud dont les feuilles viennent d’être cueillies sur l’arbre et servi dans des gobelets en bambou. On repart pour une bonne marche rencontrer un riziculteur qui laboure sa magnifique petite exploitation en espaliers , la charrue accrochée à un buffle, image d’Epinal de l’Asie éternelle. Puis viennent la femme qui tisse les costumes traditionnels karens sur un métier amovible qu’on fixe à une cloison et que l’on tend de l’autre côté en l’accrochant à sa ceinture, ou le maître es-vannerie qui confectionne des cages à poules pour sa ferme. Artisanat de toujours, rencontré sur tous les continents. On est dans un autre temps. Le soir, comme la veille, toujours cuit à même le sol sur le feu de bois, le dîner est une pure merveille: riz ( bien sûr!) aux légumes locaux et très divers, poulet au basilic … on s’amuse à imaginer si ces produits obtenaient le label « bio » !
Monsieur Ping, 55ans, taille moyenne et au physique sec, baragouinant un peu d’anglais émaillé de mots français, n’arrête pas du matin au soir. Il veut développer ce tourisme de niche au caractère rugueusement authentique pour payer des études à ses deux enfants. Une belle rencontre
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