puisqu’il est directeur éditorial chez Grasset depuis 40 ans, qu’il fut longtemps journaliste au Nouvel Observateur, avant d’être éditorialiste au Point, auteur de plusieurs romans et essais dont un , « Le dictionnaire amoureux de Proust », écrit avec son fils, le philosophe très médiatique Raphaël ENTHOVEN, obtint le prix Femina des Essais en 2013. Il est le disciple de Pierre Nora et Maurice Clavel, l’ami, le frère même de Bernard Henri -Levy et Gilles Herzog, est ou fut l’ami de tant d’écrivains, de Kundera à Philippe Sollers en passant par Cioran, Michel Tournier ou Jean-Marie Rouart. Il préfère Stendhal à Houellebecq ce qui, par les temps qui courent, n’est pas si fréquent…
Bref, un homme qui « baigne » depuis longtemps dans le «Tout Paris » littéraire avec ce zeste de mondanité et peut-être de snobisme élégant, jamais vulgaire, et disons-le, assez sympathique. Notamment car l’homme a cette espèce de richesse si difficile à atteindre: l’humour sur soi-même.
Il livre là un livre original qui n’est ni un roman ni un essai mais une sorte de recueil. Mais un recueil de choses très très hétéroclites : il nous conte des récits autobiographiques ( il parle de son frère, mort avant sa naissance, de son père ou de sa mère en des termes émouvants), raconte certains de ses rêves, livre des citations de grands auteurs ou d’auteurs moins connus sur un peu tous les sujets, se réfère à Proust régulièrement, raconte ses rencontres avec Louis Aragon ou François Truffaut, théorise les dix commencements de l’amour et quatorze fois Casanova…
Car l’auteur aime les femmes, profondément, intensément, passionnément, plus Casanova, justement, que Don Juan, et c’est bien là le sillon central du livre. A ce titre il nous offre aussi bien les portraits croisés d’Ava Gardner et Katharine Hepburn, que le récit de nombre de choses vécues avec les femmes - nombreuses à l’évidence - de sa vie, depuis les premiers élans enflammés jusqu’aux ruptures maladroites et lâches ou subies et désespérantes.
C’est facile à lire, amusant même, on dira même virevoltant, et si on ne s’y retrouve pas toujours du point de vues des idées, on y trouve beaucoup de portes à ouvrir au plan culturel et, notamment, littéraire .
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