- “génération offensée “ de Caroline Fourest paru dans la collection du Livre de poche. Je ne cache ni mon estime ni mon admiration ni mon affection pour Caroline Fourest qui mène un combat courageux -et parfois téméraire...- pour la République, la laïcité, l’universalisme, les droits humains et, en particulier, les droits de la femme ou ceux des homosexuels… dans ce livre, elle ne se contente pas de décrire très concrètement et exemples à l’appui, cette vague venue des universités américaines où, des minorités et même des individus, s’érigent en défenseurs d’une identité soi-disant menacée, pour s’ériger en juges de ceux qui auraient le droit d’évoquer le sujet ou pas. Cette vague «essentialiste » qui veut par exemple qu’un mâle blanc ne pourrait pas traiter du sujet des femmes noires. La réalité c’est que les universités françaises sont touchées par ce phénomène et que l’on a vu ces dernières années des représentations théâtrales ( Ah ! Eschyle… ce facho !) ou des conférences voire des cycles de formation ( Mohamed Sifaoui) purement et simplement interdits.
Je ne veux pas rentrer ici dans le débat sur le wokisme ou l’islamo-gauchisme, les mots étant si connotés qu’ils provoquent des ires malvenues, mais je veux insister sur un point : c’est la violence verbale - quand elle n’est que verbale …- de ces excommunications . Une violence qui est le summum de l’intolérance, le tombeau de la
liberté d’expression et une menace grave pour notre démocratie. Il est urgent de retrouver toutes les voies du respect de l’autre, de l’échange serein, du débat fructueux . Sinon lisez Caroline Fourest qui montre bien les dangers encourus.
- « Comment la gauche a déposé son bilan » de Jacques JULLIARD paru chez Champs actuels. JULLIARD, éditorialiste au Figaro, longtemps intellectuel de gauche très proche de Rocard mais qui maintenant appelle à voter Pécresse (!) publie un certain nombre de ses éditos regroupés sur ce thème résumé dans le titre. Et son diagnostic est sans appel : la Gauche a déposé son bilan parce qu’elle a purement et simplement abandonné la République, ses valeurs et la laïcité au premier chef, et le régalien autour du triptyque identité-sécurité -immigration. Parce que, dit-il, ces thèmes concernent et préoccupent le peuple et que la gauche les a abandonnés à la droite. C’est comme cela qu’on perd le peuple: quand sur ces sujets lourds, on ne livre pas la bataille politique et idéologique. Évidemment, je schématise et JULLIARD me le pardonnera. Mais c’est assez convaincant et, en tout cas, cela mérite le débat.
- « Liberté -égalité -fraternité » de Cynthia Fleury, Mona Ozouf et Michelle Perrot (ces
deux dernières nous ayant offert un bien joli échange à la grande librairie la semaine dernière …) . Un bien joli petit livre, tout petit, paru aux éditions de l’Aube à l’initiative d’Eric Fottorino. J’ai déjà dit et redit ma grande vénération pour Mona Ozouf, son travail, ses écrits, sa pensée, sa personnalité. Et là, elle fait une belle démonstration du fait que les trois valeurs du triptyque républicain sont indissociables et complémentaires et que, surtout, le troisième, c’est-à-dire la fraternité si souvent oubliée, est indispensable pour évoquer le « commun », ce qui nous réunit. La liberté est une affirmation individuelle et l’égalité une aspiration jamais réalisée. Mais la fraternité marque la limite indépassable au champ d’action des deux premières. Ça me rappelle « Le moment fraternité « de Régis Debray bien sûr. Et ça ne fait que relancer mon exaspération de voir ce triptyque dévoyé toujours dans le même sens, celui de l’oubli de la fraternité… Ah c'est insupportable « Liberté- égalité-actualité » de France 24 !!! Je vous en prie Madame Mme Saragosse faites cesser cette infamie !
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