Ce
roman est autobiographique et s’organise autour du récit du grave
accident de
santé rencontré par l’auteur il y a deux ans,
commençant par un malaise sur un terrain de tennis et se poursuivant
par une très lourde opération à cœur ouvert dans une clinique de
Neuilly.
Mais
ce n’est pas un récit comme un autre, journaliste ou historique,
détaillé et minutieux. Non, c’est un récit psychologique et
philosophique où sont convoqués des «grands témoins » intimes de
l’auteur, dont les noms de famille ne sont jamais prononcés: morts
comme Michel, on devine vite qu’il s’agit de Michel Berger (
décédé suite à un malaise cardiaque sur un terrain de tennis
justement et qui fut son ami dès le lycée) ou Françoise, comprenez
Sagan, ou vivants comme Bernard Lesvies - là, c’est facile à
deviner, BHL…- son ami intime, son frère, ou…son fils ainé. Ce
fils ainé, c’est Raphaël ENTHOVEN, le jeune philosophe
médiatique, avec lequel il a écrit « Le dictionnaire amoureux de
Marcel Proust », entretenant avec lui une relation étroite,
fusionnelle, jusqu’à la parution il y a deux ans d’un roman où
le fils dresse du père un portrait d’une sévérité violente. Les
deux hommes ne se parlent plus depuis. Cette rupture affective
douloureuse est-elle, directement ou indirectement, à l’origine de
la rupture des vaisseaux du cœur ? Le livre tourne autour de cette
question mystérieuse et passionnante qui se conjugue avec une autre
:la « révolution » physique ( au sens sanitaire du terme) du père
alité : change-t-on avec une telle opération, quand son cœur
s’arrête de battre pendant 155 minutes ? Il faut croire que la
réponse à cette deuxième question est oui puisque l’auteur
finira par adresser à son fils un message de paix et de
réconciliation, comme une bouteille jetée à la mer…
J’ai
dévoré ce livre. Vraiment. Quelques heures à peine, trop vite
achevées. Ce mélange d’auto-biographie sans étalage et de
réflexions psychologiques ou philosophiques spontanées et vivantes
est un vrai genre littéraire. Alors, bien sûr, comme l’auteur le
fait dire à son éditeur Olivier ( comprenez NORA..) comme pour s’en
excuser, on n’est pas dans le Paris du peuple et des gens qui
souffrent mais plutôt dans le Neuilly-Auteuil-Passy ( avec une
grosse touche de Saint-Germain des Prés) des riches et des gens
connus, mais je ne sais pas pourquoi, talent de l’écriture, ça ne
pèse pas, ça ne compte pas . Les raisons du cœur dépassent tout
cela.
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