Je
n'avais pas encore lu ce monument de la littérature du XXème siècle
(Marguerite Yourcenar l'a écrit dans la fin des années 20) et suis
heureux d'avoir comblé cette lacune. L'exercice littéraire est
original : une autobiographie sur le mode du "Je" ,
romancée et non pas ouvrage d'histoire au sens scientifique du
terme, mais évidemment pétrie d'histoire pour la crédibilité de
l'exercice, consacrée à Hadrien, empereur romain du premier siècle.
La
construction de l'ouvrage est très progressive : lente et
descriptive au début, tant que le sujet n'est pas encore empereur,
elle monte en puissance avec son avènement, puis encore avec la mort
de son jeune amant et, enfin, à l'approche de sa propre mort. Tout
est sagesse, équilibre, modération chez cet empereur amoureux des
arts et des lettres, qui passe beaucoup de temps hors de Rome .(Il
faut dire que l'empire romain, en ces temps-là, recouvrait toute
l'Europe ou presque, et débordait sur le Nord de l'Afrique et
l'Ouest de l'Asie...). Le roman ainsi construit, sérieux et crédible
offre alors une très belle vision de la vie à cette époque et des
grandes questions du moment. J'en retiendrai deux qui m'ont amusé au
sens intellectuel et même politique du terme :
- l'apparition de la chrétienté : une secte comme beaucoup d'autres à l'époque dont le prophète, Jésus, intrigue notre empereur qui fait enquêter sur lui. Une secte généreuse dans ses principes mais qui porte en elle les mêmes risques que toutes les sectes..." la féroce intransigeance du sectaire".
- la difficulté à gérer Jérusalem et à faire s'entendre juifs et perses...... Israël "qui se refuse depuis des siècles à n'être qu'un peuple parmi les peuples, un dieu parmi les dieux"..."Je n'en tenais, dit l'empereur, que davantage à faire de Jérusalem une ville comme les autres, où plusieurs races ( ce mot, aujourd'hui, n'aurait plus sa place ici...) et plusieurs cultes pourraient exister en Paix ; j'oubliais trop que dans tout combat entre le fanatisme et le sens commun, ce dernier a rarement le dessus".
- l'apparition de la chrétienté : une secte comme beaucoup d'autres à l'époque dont le prophète, Jésus, intrigue notre empereur qui fait enquêter sur lui. Une secte généreuse dans ses principes mais qui porte en elle les mêmes risques que toutes les sectes..." la féroce intransigeance du sectaire".
- la difficulté à gérer Jérusalem et à faire s'entendre juifs et perses...... Israël "qui se refuse depuis des siècles à n'être qu'un peuple parmi les peuples, un dieu parmi les dieux"..."Je n'en tenais, dit l'empereur, que davantage à faire de Jérusalem une ville comme les autres, où plusieurs races ( ce mot, aujourd'hui, n'aurait plus sa place ici...) et plusieurs cultes pourraient exister en Paix ; j'oubliais trop que dans tout combat entre le fanatisme et le sens commun, ce dernier a rarement le dessus".
Brûlante
actualité...
Un joli exercice de littérature.
Un joli exercice de littérature.
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