avec Catherine Deneuve dans le rôle de Bernadette Chirac, Sara Giraudeau dans celui de Claude Chirac, Michel Vuillermoz dans le rôle de Jacques Chirac et Denis Podalydès dans celui de Bernard Niquet, conseiller personnel de Bernadette Chirac.
Le récit de la vie de Bernadette Chirac, longtemps marginalisée, instrumentalisée, trompée, méprisée qui finit par se rebeller et revendiquer une indépendance révoltée que rien, et notamment ni son éducation ni sa culture, ne laissait entrevoir.
D’abord, tous ces acteurs sont vraiment formidables à commencer par Deneuve et Vuillermoz qui incarnent le couple présidentiel à merveille. Ensuite le ton du film, enlevé, rythmé, drôle souvent, est très agréable. C’est léger, entraînant distrayant.
J’ajoute que, politiquement, le fait que Chirac, Villepin ( le « stratège » dit Madame Chirac) ou Sarkozy ( le « traître » dit Chirac) soit égratignés n’a rien de déplaisant.
D’où vient alors un léger sentiment de malaise ?
Au fait que cette fiction car c’est une fiction qui joue avec la réalité au point de la tordre parfois ? Par exemple en inventant que ce serait un AVC qui aurait empêché Chirac de se représenter une troisième fois alors que c’est tout simplement la Constitution de la République qui l’interdisait ? Mais quand on joue une fois avec la réalité qui nous dit qu’on ne joue pas plus souvent ?
Ou bien au fait qu’on nous fait plonger dans l’intimité familiale et que cela peut flirter avec une forme d’indécence ?
J’ai été très mal à l’aise avec la mise en scène des troubles neurologiques de Chirac après son AVC, ou bien celle de Laurence Chirac , l’autre fille, anorexique, du couple, disparue il y a quelques années et, même si son incarnation est digne et sobre, j’ai trouvé ça de mauvais goût.
Bref un film hybride, original, bien foutu mais gênant.