de dix romans - déjà !…-, fait une infidélité à l’Irlande de toutes ses passions, de toutes ses attentions et de tous ses engagements pour se rapprocher un peu de nous tout en restant dans cette culture celte qu’il affectionne tant, et poser son sac à Belle-Île dans le Morbihan. Décor somptueux déjà décrit par tant d’écrivains et peint par tant d’artistes majeurs à commencer par Monet, bien sûr, qui donne à ce récit à caractère historique une ambiance toute particulière, attachante en diable pour ceux qui aiment la Bretagne et ses îles, dont je suis sans retenue. Le fondement historique du roman est le suivant: dans l’entre-deux-guerres existait à Le Palais, port principal de Belle-Île, au sein de la citadelle construite par Vauban à la fin du XVIIème siècle, une « colonie pénitentiaire » pour mineurs, établissement qu’on situera entre la maison de redressement et le bagne pour enfants. Un lieu d’une violence inouïe dont bien des aspects s’apparentent à l’esclavagisme, et qui fabriquait, on le devine, des…. Enragés. Toujours dans la vérité historique, en février 1934, une révolte de ceux qu’on appelle les « colons », c’est-à-dire les pensionnaires de la « colonie » aboutit à leur évasion. Une chasse à l’homme d’une grande violence à laquelle se joignent bien des habitants de l’île attirés par une prime, facilitée par le fait qu’on se trouve dans une île d’une taille relative, permet de retrouver tous les évadés. Tous…sauf un. Et le roman raconte l’histoire de cet homme que je ne veux pas divulgâcher.
J’ai tout aimé dans ce livre. D’abord, j’ai une vieille affection pour l’auteur qui n’est pas seulement un écrivain de talent mais qui est aussi un humaniste vrai et sensible. J’aime aussi, je l’ai dit, cette ile, Belle-Île où j’ai vécu tant de moments de mon enfance, de ma jeunesse, de ma vie entière et où j’ai fait escale tant de fois avec, toujours, le même plaisir. J’aime en particulier Sauzon, « l’autre port » de l’île, sans doute mon port préféré de Bretagne, où je retourne régulièrement en pèlerinage sur les traces de mon vieux père que j’emmenais chaque année là-bas jusqu’à sa mort ou presque. Juste pour un plat de langoustines au bistrot de la cale…. Sauzon où se déroule une grande partie du récit. J’ai aimé cette histoire qui m’a fait découvrir des moments douloureux du passé de l’île . Et j’ai aimé cet « enragé » au sens propre du terme, pour qui je n’ai pu m’empêcher d’avoir une certaine tendresse.
Merci à celui qui m’a offert ce livre. C’était un beau cadeau. Très beau .
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