Nicolas
Mathieu est cet auteur qui avait reçu le Prix Goncourt en 2018 pour
son
deuxième roman « Leurs enfants après eux ». Et « Connemara »
en l’occurrence ne donne pas pour décor du roman cette somptueuse
et sauvage région du Nord-Ouest de l’Irlande, mais….la chanson
de Michel Sardou qui rythme les soirées de troisième mi-temps du
club de hockey sur glace d’Epinal dans les Vosges. Hélène et
Christophe s’étaient croisés au lycée de cette petite ville de
province, même si Christophe était beaucoup plus intéressé par la
meilleure amie d’Hélène. Mais leurs chemins se sont séparés
après le bac : Hélène, très brillante, est partie à Nancy faire
des études supérieures, école de commerce, belle situation,
mariage bourgeois avec un sur -diplômé comme elle, famille, deux
enfants, très belle maison, profession consultante, beau
salaire…Christophe, lui, a privilégié l’enracinement sur place,
les copains, le hockey, les troisièmes mi-temps, les bitures, et vit
bien mais moyennement comme représentant de commerce en aliments
pour chien. Il a eu un fils avec une femme qui est vite partie, et
cohabite avec son père et son enfant en garde alternée.
Les
hasards de la vie font qu’à la quarantaine, leurs routes vont se
croiser et qu’un élan violent va les unir. Élan essentiellement
sexuel ? Oui, mais pas seulement : la quarantaine est là et l’envie
profonde de ne pas s’enfermer dans la routine, de tout remettre en
cause, de prendre des risques. Seulement voilà : leurs routes les
avaient conduits pendant vingt ans vers des contrées économiques,
sociales, culturelles très profondément différentes et il n’est
pas facile d’en faire abstraction.
Comme
le précédent roman de Nicolas Mathieu, on ne voyage pas dans
l’allégresse joyeuse des sentiments passionnels mais dans une
mélancolie triste manquant parfois d’émotion. Mais c’est
agréable à lire et tellement réaliste !
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