le
logement des français et, en particulier, le logement social. C’est
un sujet que je connais assez bien et depuis longtemps, puisque j’ai
débuté ma vie professionnelle comme collaborateur du groupe
socialiste de l’Assemblée dans les années 70 sur ce dossier, et
que j’ai longtemps présidé l’Office départemental d’HLM des
Hautes-Pyrénées dont je suis encore administrateur. Je préside
toujours une petite Coopérative de logement social. Tout cela
bénévolement, est-il nécessaire de le préciser ? Eh bien, je n’ai
pas peur de dire que ce sujet, ce dossier est « Le » ( ou « un des
») grand échec du quinquennat Macron. On se souvient du très
pitoyable épisode de septembre 2017 quand le gouvernement a annoncé
dans la même semaine la fin de l’Impôt sur les grandes fortunes
et…la baisse autoritaire des APL, allocations personnalisées au
logement . Une mesure pour moi indélébile comme marqueur de
l’injustice sociale. Mais ce dont on se souvient moins, c’est que
devant le tollé général que cette baisse des APL avait provoqué,
le gouvernement avait corrigé : « mais non, mais non ça n’amputera
pas le pouvoir d’achat des locataires car… les organismes de
logement social vont baisser d’autant les loyers des gens concernés
» . Et c’est ainsi qu’est née la RLS ( Réduction du loyer de
solidarité) qui n’est rien d’autre qu’une ponction sur les
fonds propres de ces organismes d’HLM. Et le résultat ne s’est
pas fait attendre : moins de fonds propres, moins d’investissement,
moins de constructions neuves, moins de rénovations…les
statistiques sont explicites. Mais ce n’est pas sur ce point que je
veux insister puisque les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Non, ce
que je veux dénoncer avec force, c’est cette évidence trop cachée
et jamais débattue : par la RLS, l’Etat a mis en place une règle
aussi simple que choquante et qui s’énonce comme suit « PLUS UN
ORGANISME FAIT DU SOCIAL PLUS IL EST PÉNALISÉ » . Je
n’invente rien et je défie quiconque de bonne foi de me
contredire. D’ailleurs c’est assez simple à comprendre: puisque
la RLS est prélevée en « contrepartie » des APL baissées, plus
un organisme fait du social c’est à dire plus il loge des
locataires « éligibles » aux APL, plus il est ponctionné. Un
organisme comme celui que j’ai présidé et qui atteint le très
exemplaire chiffre de 65% d’éligibles aux APL est ainsi trois ou
quatre fois plus pénalisé qu’un organisme qui n’atteint que 15
à 17%, comme dans les banlieues favorisées, ce qui est le cas par
exemple de l’Office municipal de…Levallois. Madame Wargon,
l’actuelle Ministre en charge du logement, ayant explicitement
reconnu cette réalité devant moi l’an dernier alors que j’étais
allé la voir pour plaider la cause de notre organisme, je l’avais
aussitôt interrogée pour savoir quand elle allait corriger cette
injustice. Réponse : « Oh ! ce n’est pas à l’ordre du jour ».
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