Ce blanc -puisqu’il faut bien apporter cette précision qui peut paraître saugrenue et déplacée aujourd’hui mais qui avait son importance en ces temps douloureux...- d’origine grecque, était l’avocat personnel de Nelson Mandela et un des dirigeants de l’ANC. Je l’avais rencontré à son domicile à Johannesburg il y a quelques années et nous avions longuement conversé avant qu’il ne m’offre son livre de « Mémoires », amicalement dédicacé.
Je
me rappelle en particulier d’une anecdote qu’il m’avait
racontée : après l’incarcération de Mandela au pénitencier de
l’île de Robben Island au large du Cap, Bizos, arguant des droits
de la défense demande à lui rendre visite. Cela prend des semaines
ou des mois de formalités et enfin il obtient l’autorisation. Il
débarque dans l’île et veut se rendre au pénitencier mais des
gardes armés lui barrent le passage et lui intiment l’ordre de
rester sur le port où l’on va conduire Mandela jusqu’à lui.
Nouvelle et longue attente. Enfin apparaît un pick-up à l’arrière
duquel se tient Mandela entouré de 4 gardes armés jusqu’aux
dents. Mandela descend et tombe dans les bras de Bizos dans une
longue et chaleureuse étreinte. Malaise. Malaise et tension des
gardes pour qui voir un blanc et un noir s’étreindre de la sorte a
quelque chose d’inimaginable et même d’insupportable. Les
réflexions fusent. Alors, Mandela, prenant conscience de la
situation s’exclame: « Oh George ! Comme je suis tête-en-l’air
!! Je manque à tous mes devoirs car j’ai oublié de te présenter
les amis ( !!...) qui m’accompagnent . » Et voilà que Mandela
présente un à un ses gardes à Bizos en les appelant par leurs
prénoms !! l’atmosphère fut détendue illico...
Une
anecdote qui en dit long sur la sagesse, l’humanité et l’humour
du grand homme.
Bizos
était une très belle personne et son parcours courageux mérite
respect, estime, admiration.
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