j'entendais
un débat sur une chaîne d'information réunissant notamment un
économiste, un chef d'entreprise de médias, et la présidente d'une
Fondation de recherche économique très médiatique et qui se
signale par une aversion maladive à l'égard de tout ce qui peut
être public, sorte de Mme Thatcher des temps modernes.
Un point
commun à tous ces débatteurs : ils sont tous libéraux,
idéologiquement libéraux, ce qui, d'ailleurs, ôtait beaucoup
d'intérêt à ce qui n'était plus un débat. Un discours commun
aussi : la réforme des retraites est une bonne réforme, le système
dit "universel par point" est un bon projet .... tout
juste reprochaient-ils tous au gouvernement un petit problème de
méthode ! Pas une voix pour dire que ce fameux "point"
dont ils se gargarisent ne veut rien dire en soi, qu'il n'est ni bon
ni mauvais en soi, que tout dépend de son montant, de la méthode
pour le cumuler, en particulier des rythmes différenciés selon la
pénibilité, de son mode de gestion, paritaire ou non, des verrous
que l'on met ou pas pour empêcher concrètement qu'il ne baisse
etc... pas une voix pour dire que le diable se cache toujours dans
les détails et qu'en la circonstance, les français avaient bien des
raisons de se méfier .
Seulement voilà, les faits sont têtus !
Et coup sur coup l'avis du Conseil d'Etat d'une part, la publication des études d'impact d'autre part ont jeté, c'est le moins que l'on puisse dire, une douche froide sur ces optimistes béats.
L'avis du Conseil d'Etat, qui n'est qu'un avis certes, mais qui éclaire d'un point de vue juridique avisé le projet du gouvernement , notamment - mais pas seulement - au plan constitutionnel , est d'une sévérité assez rare. Il reproche au gouvernement une précipitation de son calendrier qui l'empêche de sécuriser juridiquement son projet - ce qui est un comble quand on se souvient que ce gouvernement se targuait d'avoir concerté longuement les partenaires sociaux par l'entremise du fameux Haut Commissaire, Monsieur Delevoye -, de renvoyer trop de choses aux futures ordonnances ce qui empêche d'avoir une vue d'ensemble de la réforme - et qui, accessoirement, mais ça n'est pas accessoire , bride dangereusement les droits du Parlement - et, enfin de se livrer à des "injonctions" au gouvernement, notamment pour les hausses des rémunérations des fonctionnaires, qui sont bien fragiles juridiquement... rien que cela !
Quant aux études d'impact, elles ne sont pas moins révélatrices : l'une montre que la part des retraites dans le PIB qui est stable depuis de longues années ( entre 13,8 et 14%) baissera sensiblement à cause de la réforme ( en-dessous de 13), comme si c'était bien là le but premier de la réforme, l'autre montre à travers des simulations que les grandes perdantes de celle-ci seront les mères de famille etc...
Au total, tout cela donne une drôle d'impression : ou bien on est face à un degré d'impréparation et d'amateurisme accablant pour un "nouveau monde" qui se targuait hier avec arrogance de voir enfin le professionnalisme arriver au pouvoir, ou bien on est dans une vaste opération d'enfumage qui ne vise qu'à bien dissimuler les vrais objectifs de cette réforme : faire des économies sur notre système de retraites dont on sait que nos aimables inspecteurs de finances considèrent qu'il contribue à un système de protection sociale trop coûteux . Ou bien les deux....
Et l'on découvre tout cela au moment où le mouvement social s'essouffle... . Coïncidence ? Ou bien résultat de la mobilisation ?
Seulement voilà, les faits sont têtus !
Et coup sur coup l'avis du Conseil d'Etat d'une part, la publication des études d'impact d'autre part ont jeté, c'est le moins que l'on puisse dire, une douche froide sur ces optimistes béats.
L'avis du Conseil d'Etat, qui n'est qu'un avis certes, mais qui éclaire d'un point de vue juridique avisé le projet du gouvernement , notamment - mais pas seulement - au plan constitutionnel , est d'une sévérité assez rare. Il reproche au gouvernement une précipitation de son calendrier qui l'empêche de sécuriser juridiquement son projet - ce qui est un comble quand on se souvient que ce gouvernement se targuait d'avoir concerté longuement les partenaires sociaux par l'entremise du fameux Haut Commissaire, Monsieur Delevoye -, de renvoyer trop de choses aux futures ordonnances ce qui empêche d'avoir une vue d'ensemble de la réforme - et qui, accessoirement, mais ça n'est pas accessoire , bride dangereusement les droits du Parlement - et, enfin de se livrer à des "injonctions" au gouvernement, notamment pour les hausses des rémunérations des fonctionnaires, qui sont bien fragiles juridiquement... rien que cela !
Quant aux études d'impact, elles ne sont pas moins révélatrices : l'une montre que la part des retraites dans le PIB qui est stable depuis de longues années ( entre 13,8 et 14%) baissera sensiblement à cause de la réforme ( en-dessous de 13), comme si c'était bien là le but premier de la réforme, l'autre montre à travers des simulations que les grandes perdantes de celle-ci seront les mères de famille etc...
Au total, tout cela donne une drôle d'impression : ou bien on est face à un degré d'impréparation et d'amateurisme accablant pour un "nouveau monde" qui se targuait hier avec arrogance de voir enfin le professionnalisme arriver au pouvoir, ou bien on est dans une vaste opération d'enfumage qui ne vise qu'à bien dissimuler les vrais objectifs de cette réforme : faire des économies sur notre système de retraites dont on sait que nos aimables inspecteurs de finances considèrent qu'il contribue à un système de protection sociale trop coûteux . Ou bien les deux....
Et l'on découvre tout cela au moment où le mouvement social s'essouffle... . Coïncidence ? Ou bien résultat de la mobilisation ?
En tout cas, il reste une belle impression de malaise et je ressens
comme l'intuition que cette affaire n'est pas terminée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire