mercredi 21 août 2019

Lu " Le schmock" de Franz-Olivier Giesbert paru chez Gallimard.


On connaît Giesbert le journaliste, éditorialiste de talent, un homme qui porte assez haut la profession et ses valeurs, au " Point " notamment, depuis quelques années.
J'apprécie cet homme de conviction, et même si je ne suis pas toujours d'accord avec lui, je respecte sa pensée et ses écrits. J'aime aussi son humour et une forme de modestie qui l'honore. Il dit de ce livre que "ce n'est qu'un roman", manière de dire qu'il ne faut pas y voir un essai historique sur la montée du nazisme en Allemagne dans l'entre-deux guerres et son corollaire, celle de l'antisémitisme. Et pourtant....et pourtant ce roman qui n'est qu'un roman est aussi bardé de références historiques qui, mises bout-à-bout, lui donne une vraie crédibilité historique. Si j'ose dire, on en oublie presque l'histoire épouvantablement tragique des personnages de l'histoire pour n'en retenir que le contexte. Un contexte qui met en scène Hitler bien sûr - c'est lui " le schmock" , ce qui en yiddish signifie à la fois "penis, con et salaud"-, Himmler, Goering et tant d'autres, parfois même dans leur intimité ce qui ouvre la porte à des traits d'humour surprenants.
La quête de Giesbert est assez simple : il voulait comprendre comment, concrètement, tant d'allemands, éduqués, cultivés, respectables avaient pu à ce point sous-estimer la montée du nazisme, pourquoi tant de juifs allemands avaient tant tardé à fuir. Et bien la démonstration par le récit romance est très réussi.
Voilà un sacré livre qu'il faut lire absolument.

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