Les médias m'assaillent pour
me demander ce que je pense de la décision de Manuel VALLS, annoncée ce matin,
de soutenir Emmanuel MACRON, comme l'avait déjà fait Bertrand DELANOE il y a
quelques jours.
Je n'ai pas répondu aux médias
car je ne veux pas m'exprimer sous la
pression, dans l'instantanéité de l'émotion. Mais je veux essayer d'être clair,
car un responsable politique, qui plus est élu du peuple et candidat aux
législatives de juin prochain, se doit à la sincérité vis-à -vis de ses
concitoyens.
Je suis un homme de Gauche
depuis toujours, adhérent du Parti Socialiste depuis 44 ans. Ma Gauche à moi,
elle n'est ni gauchiste ni social-libérale. C'est la Gauche qui met les mains dans le cambouis et
assume ses responsabilités pour faire avancer la société dans le sens de la
justice et des libertés. C'est une Gauche de gouvernement, une Gauche
réformiste, une Gauche social-démocrate, une Gauche progressiste. C'est la
Gauche de Mitterrand et de JOSPIN qui ont été mes mentors en politique.
Eh bien, cet homme de la
Gauche socialiste, militant depuis 44 ans, élu depuis 28 ans, parlementaire
depuis 24 ans, est comme un grand nombre de Français, indécis.
À 25 jours du premier tour, je
ne sais pas pour qui je vais voter.
Restons dans la sincérité :
dans l'offre politique de cette élection, les deux candidats dont je me sens le
plus proche sont Benoit HAMON et
Emmanuel MACRON . Ma Gauche à moi se situe entre les deux...je trouve le
programme de BENOIT trop à Gauche économiquement et societalement, et celui de
MACRON pas assez à Gauche socialement. C'est comme ça que s'exprime le fond de
ma pensée et de mes analyses.
Et cette indécision se traduit
par une hésitation entre deux votes : le vote de fidélité à mon maillot, comme
on dit au rugby, à mon parti, à mes couleurs, c'est le vote HAMON. C'est celui
vers lequel je me suis engagé en donnant mon parrainage à BENOIT et en faisant
une conférence de presse pour lui donner mon soutien public, d'abord parce que j'aime beaucoup l'homme,
ensuite parce que c'était la règle que nous nous étions fixée lors des
primaires. Et cela malgré mes réserves très fortes sur son programme.
Et le vote utile, celui qui
pourrait me faire changer d'avis et accorder mon suffrage à MACRON. Car je veux
continuer à être clair et sincère : je n'ai pas oublié le 21 avril 2002 et je
ferai tout pour éviter que cette tragédie se renouvelle dans notre démocratie.
J'ai la hantise d'un second tour Fillon-Le Pen, y compris parce que je pense
que dans l'état actuel de l'opinion, ce second tour serait de tous les dangers
pour la République. Je garde en tête, précisément, tout ce qui a été dit en 2002
avant le premier tour à propos du vote utile sur le thème " il n'y a aucun
risque".
Eh bien je ne prendrai aucun
risque, j'en préviens toujours en sincérité.
Aujourd'hui, rien ne semble
accréditer ce risque, mais tout peut changer d'ici au premier tour, et donc,
mon vote aussi.
Voilà pourquoi, je suis très
sévère à l'égard de ceux qui rivalisent de violence verbale pour condamner les
prises de position hier de Bertrand, aujourd'hui de Manuel. Qui sont-ils, ces excommunicateurs,
ces gardiens d'un temple dont ils ne voient même pas qu'il est en ruines ?
Pourquoi mettent-ils tant de passion à insulter l'avenir ?
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