jeudi 30 mars 2017

J-25... Le premier tour de l'élection présidentielle approche à grands pas.


Les médias m'assaillent pour me demander ce que je pense de la décision de Manuel VALLS, annoncée ce matin, de soutenir Emmanuel MACRON, comme l'avait déjà fait Bertrand DELANOE il y a quelques jours.

Je n'ai pas répondu aux médias car je ne veux pas m'exprimer sous  la pression, dans l'instantanéité de l'émotion. Mais je veux essayer d'être clair, car un responsable politique, qui plus est élu du peuple et candidat aux législatives de juin prochain, se doit à la sincérité vis-à -vis de ses concitoyens.

Je suis un homme de Gauche depuis toujours, adhérent du Parti Socialiste depuis 44 ans. Ma Gauche à moi, elle n'est ni gauchiste ni social-libérale. C'est la  Gauche qui met les mains dans le cambouis et assume ses responsabilités pour faire avancer la société dans le sens de la justice et des libertés. C'est une Gauche de gouvernement, une Gauche réformiste, une Gauche social-démocrate, une Gauche progressiste. C'est la Gauche de Mitterrand et de JOSPIN qui ont été mes mentors en politique.

Eh bien, cet homme de la Gauche socialiste, militant depuis 44 ans, élu depuis 28 ans, parlementaire depuis 24 ans, est comme un grand nombre de Français, indécis.

À 25 jours du premier tour, je ne sais pas pour qui je vais voter.

Restons dans la sincérité : dans l'offre politique de cette élection, les deux candidats dont je me sens le plus proche sont Benoit HAMON  et Emmanuel MACRON . Ma Gauche à moi se situe entre les deux...je trouve le programme de BENOIT trop à Gauche économiquement et societalement, et celui de MACRON pas assez à Gauche socialement. C'est comme ça que s'exprime le fond de ma pensée et de mes analyses.

Et cette indécision se traduit par une hésitation entre deux votes : le vote de fidélité à mon maillot, comme on dit au rugby, à mon parti, à mes couleurs, c'est le vote HAMON. C'est celui vers lequel je me suis engagé en donnant mon parrainage à BENOIT et en faisant une conférence de presse pour lui donner mon soutien public,  d'abord parce que j'aime beaucoup l'homme, ensuite parce que c'était la règle que nous nous étions fixée lors des primaires. Et cela malgré mes réserves très fortes sur son programme.

Et le vote utile, celui qui pourrait me faire changer d'avis et accorder mon suffrage à MACRON. Car je veux continuer à être clair et sincère : je n'ai pas oublié le 21 avril 2002 et je ferai tout pour éviter que cette tragédie se renouvelle dans notre démocratie. J'ai la hantise d'un second tour Fillon-Le Pen, y compris parce que je pense que dans l'état actuel de l'opinion, ce second tour serait de tous les dangers pour la République. Je garde en tête, précisément, tout ce qui a été dit en 2002 avant le premier tour à propos du vote utile sur le thème " il n'y a aucun risque".

Eh bien je ne prendrai aucun risque, j'en préviens toujours en sincérité.

Aujourd'hui, rien ne semble accréditer ce risque, mais tout peut changer d'ici au premier tour, et donc, mon vote aussi.

Voilà pourquoi, je suis très sévère à l'égard de ceux qui rivalisent de violence verbale pour condamner les prises de position hier de Bertrand, aujourd'hui de Manuel. Qui sont-ils, ces excommunicateurs, ces gardiens d'un temple dont ils ne voient même pas qu'il est en ruines ? Pourquoi mettent-ils tant de passion à insulter l'avenir ?

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