mercredi 28 septembre 2016

Le radicalisme djihadiste


Sur le radicalisme djihadiste, je cherche à comprendre. C’est le devoir de tout républicain, et j’oserai ajouter « de tout républicain laïque », épris de raison et de rationalité que de toujours refuser le règne de l’immédiateté et de l’émotion et du spectaculaire pour chercher à comprendre.

Je lis avec intérêt Bernard Rougier dans « le Point ». Il est, Professeur de civilisation et sociétés du monde arabe contemporain à Paris III-Sorbonne nouvelle, auteur notamment de « Qu’est ce que le salafisme ? » PUF.

Et que dit-il ? Il dit : « comment expliquer que l’un des plus brillants cadres de Daech soit l’Albigeois Thomas Barnoin, dit Abou Omar al-Madani, ex-diplômé de l’université de Médine, aujourd’hui juge à Raqqa et l’un des prêcheurs les plus écoutés d’Internet ? C’est un fils d’enseignants d’Albi, pas un gamin de banlieue ; il est éduqué et est même devenu un érudit de l’Islam. Qu’est- ce qui l’a amené chez Daech ? Le malaise social français ? C’est trop court ». Intéressant, très intéressant même quand on voit les discours de certains (pas tous !) sociologues, qui « expliquent » le djihadisme par la situation de nos banlieues. Et Thomas Barnoin n’est pas le seul exemple, loin de là.

Il dit aussi : « la plupart des chercheurs qui s’intéressent au monde musulman sont obsédés par le regard de l’Occident sur ses anciennes colonies ou protectorats. La mode est à la déconstruction du discours occidental et à la culpabilisation ».

Intéressant. Très intéressant même quand on voit les discours de certains experts en géopolitique qui « expliquent » le djihadisme par la revanche des peuples colonisés hier.

Ce sont des réflexions qui nourrissent la mienne. Utilement. Car bien penser les liens entre la République et l’Islam nécessite, j’y insiste, d’avoir les yeux ouverts et de faire fonctionner sa raison plus que ses émotions.


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