Révision de la constitution

Nous n'irons donc pas à Versailles pour réviser la constitution sur la déchéance de nationalité et l'état d'urgence. Fin d'un épisode peu glorieux du débat politique. Et franchement, je ne m'en porterai pas plus mal...

Trêve pascale en Bigorre.

La neige de printemps devenant soupe dès neuf heures du matin, c'est vers l'abbaye cistercienne de l'Escaladieu et le château de Mauvezin que nos pas nous ont menés. L'abbaye de l'Escaladieu, au cœur des Baronnies, ce somptueux écosystème du piémont pyrénéen  entre Bagneres et Lannemezan, est un joyau du patrimoine de notre département, et la jeune responsable du site, fonctionnaire départementale, avait eu l'intelligence d'organiser une " chasse aux œufs de Pâques"  dans les jardins de l'abbaye. Le beau temps aidant, ce sont de très nombreuses familles qui étaient venues là pour ce dimanche après-midi, des centaines d'enfants gambadant dans ce lieu si riche d'histoire. Une initiative intelligente, une animation très réussie.

Le château de Mauvezin, lui, en haut de la colline surplombant l'abbaye, est un petit château fort remarquablement restauré par une association digne d'éloge car elle a su faire preuve d'un dynamisme incroyable pour réunir les moyens de cette restauration. Il faut dire qu'elle existe depuis plus d'un siècle...

Déjeuner à l'invitation de Jacques Delors

Je retrouve avec grand plaisir l'ancien président de la commission européenne, l'ancien ministre, le camarade et je suis honoré, touché de son invitation. Il voulait bavarder, comme ça, librement, amicalement en tête-à-tête et ce fut un immense plaisir pour moi. Car le vieil homme, 90 ans bientôt 91, n'a rien perdu de son acuité intellectuelle, de son sens de l'Etat, de sa passion de l'Europe, de sa rigueur morale. Et il en a des choses à dire ! Comme je déteste l'instrumentalisation, je ne me ferai pas son porte-parole. Mais que ces hommes-là nous manquent !

Les attentats de Bruxelles et l'horreur, encore et toujours

Je les vis au travers du prisme d'une chaîne d'information 24h sur 24. Et je ne peux m'empêcher de hurler devant la légèreté et l'inconséquence de ces soi-disant "experts et observateurs" de tous crins :
- hier soir tard, sur cette chaîne d'info - peu importe son nom car peu importe la polémique - un de ces experts - là encore peu importe son nom, j'espère que les uns et les autres tireront les conséquences de ces légèretés -, affirmait en gros, " je reviens de Bruxelles et, après l'arrestation de Salah Abdeslam, je sais de source très bien informée que la police va tirer ce fil et que, dès demain (oui, hier, il a dit " dès demain" !!), elle sera à l'offensive pour pousser son avantage ". Devant mon poste, j'ai hurlé et me suis dit : " l'imbécile, pourvu que son imprudence ne se retourne pas contre nous tous..." Et, aujourd'hui, ces nouvelles terrifiantes de Bruxelles...
- ce matin, toujours sur cette même chaîne d'info, un commentateur dont je ne sais s'il était journaliste, expert ou observateur, n'a cessé de rabâcher "attention ces actes ne sont pas des actes de guerre, il ne s'agit pas de guerre !!" , avec une obsession troublante, ne se privant pas de sombrer dans ses propres contradictions, affirmant tantôt que " si l'on veut faire la guerre à ces groupes …" ou, plus tard, " ceux qui nous font la guerre ... » avant, toujours d'y revenir : "mais attention, nous ne sommes pas en guerre !" . C'est curieux et bien peu convaincant. Comme dit un de mes vieux copains "t'as raison Marcel, si c'est pas la guerre, raconte-nous de quoi il s'agit".

Pourquoi prendre les français pour des imbéciles et ne pas nommer les choses ?

Monsieur Copé ne manque pas d'air!

En dénonçant l’article 6 de l’avant-projet de loi El Khomry et en y voyant le rétablissement d’une forme de communautarisme dans l’entreprise et l’introduction du fait religieux dans le code du travail, M. Copé ne manque pas d’air !

D’abord parce que cet article est le rappel du droit existant, n’en déplaise aux experts qui conseillent – mal – M. Copé. L’indication explicite des opinions religieuses figure dans l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et dans la Constitution de la Vème République. Et le parti dont il se réclame est le dernier à pouvoir soulever cette question, lui qui a donné à des entreprises  d’enseignement privées, totalement prises en charge par des fonds publics un « caractère propre » religieux.

En revanche, en avançant  la suggestion de faire référence à un statut laïque ou non, dans le contrat de travail ou le règlement intérieur, M. Copé rejoint bien tardivement ceux qui, comme nous, considèrent depuis longtemps qu’il y a bien lieu de faire changer le droit.

Si cette procédure avait été inscrite dans la loi, il n’y aurait pas eu cette série de procédures relatives à Baby-Lou. Ou bien encore la « charte de la laïcité » adoptée par l’entreprise PAPREC après une négociation collective ne serait pas « illégale ».

Nul besoin de pétition, M. Copé, il suffit d’avoir des convictions stables et de travailler sérieusement, afin de faire évoluer notre droit pour renforcer notre laïcité.

Il y a quelques semaines, disparaissait Edmonde CHARLES ROUX.

Dans ces lignes, j'avais dit mon émotion et salué cette très grande dame que j'avais eu la chance de connaître. Je lui ai donc rendu mon petit hommage personnel en lisant - ou relisant, je ne sais plus - " Oublier Palerme", son fameux roman publié en 1966 et pour lequel elle obtint le prix Goncourt.

Une fresque de l'exil sicilien vers la fascinante Amérique au temps de la deuxième guerre mondiale, à travers des allers-retours entre un petit village rural et pauvre des environs de Palerme et le milieu d'un grand magazine à la mode au cœur de New York.

Une fresque qui est aussi un chant émouvant et parfois douloureux d'un exil qui soumet ceux qui le vivent à une confrontation douloureuse entre deux cultures. Les allers-retours dans le temps et l'espace expriment alors les tourments de l'âme, où l'on découvre que même chez ceux qui réussissent le mieux l'adaptation à une nouvelle vie,  on reste d'où l'on vient. Une sorte d'hymne aux racines...très beau livre.

Deux personnalités, deux amis qui s'en vont et que ma tristesse accompagne

- Claude Estier. Une grande figure du socialisme contemporain, élu de Paris et du 18ème arrondissement, compagnon de combat de Lionel, Bertrand et Daniel dans cet arrondissement, homme de plume, journaliste engagé. Il avait deux fidélités : l'une pour Mitterrand, l'autre pour Jospin et ça nous rapprochait sacrément ...
- Jacques Salvator, ancien maire d'Aubervilliers, ancien permanent du Parti socialiste, pilier du fonctionnement de ses organes dirigeants. Un médecin des quartiers populaires, un homme aimable et bon.

Deux spectacles chorégraphiques au fil des jours

- à Odyssud à Blagnac, la "No Gravity dance compagny", une compagnie italienne comme son nom l'indique....les danseurs glissent dans l'espace derrière un voile qui masque le procédé soigneusement tenu secret. Soit, mais justement, on s'interroge ! Et plutôt que de profiter de la chorégraphie, au demeurant très répétitive, on cherche à comprendre, à dénicher le truc. Un peu énervant.
- " Parallèles" de Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta, dansé par les mêmes. Ils furent tous deux danseurs étoiles à l'opéra de Paris et viennent juste de prendre leur retraite. Mari et femme dans la vie, ils ont ouvert une école de danse à Paris et livre ici leur premier spectacle, pour exprimer leur culture commune de la danse. Leur dernier tableau, où ils illuminent le ciel de leurs étoiles de rêve, est très esthétique.

Loi El Khomri

François Hollande a passé son week-end à réécrire la loi El Khomri, qui ne portera donc plus ce nom. Je croyais que c'était au Parlement de réécrire les lois ...

Bonne nouvelle

Abdelfatah Hamadache, chef du parti non autorisé Front du Sahwa islamique, qui avait lancé en décembre 2014 un appel au meurtre contre l’écrivain et l’écrivain et journaliste algérien Kamel Daoud, a été condamné, mardi 8 mars, par le tribunal correctionnel d’Oran, à six mois de prison, dont trois ferme. L’imam salafiste devra également verser une amende 50 000 dinars (420 euros).

L’Algérie nous envoie une bonne nouvelle - Goûtons-là !

Hommage à Sophie Dessus

Sophie Dessus était députée de la Corrèze depuis 2012. Dans sa circonscription, elle avait succédé à… François Hollande. Maire d’Uzerche, elle était agricultrice depuis une trentaine d’années.

Dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, elle était assise au rang juste derrière le mien. Vive, enjouée, enthousiaste, chaleureuse, elle rayonnait singulièrement sur son entourage.

Socialiste de toujours, elle ne barguignait pas avec ses convictions.

Elle est partie brutalement il y a quelques jours, à 60 ans à peine, d’un cancer foudroyant, et une cérémonie d’hommage républicain lui est rendu, aujourd’hui, mercredi 9 mars, dans sa ville d’Uzerche.

Je regrette très fortement de ne pouvoir y être mais, par la pensée, je suis avec Sophie.