Lu "2084, la fin du monde" de Boualem Sansal chez Gallimard. L'auteur algérien, déjà prolifique et plusieurs fois récompensé, a obtenu pour ce livre le grand prix du roman de l'académie française, excusez du peu. Le livre est fort bien écrit il est vrai. Et très ambitieux : imaginer, en 2084, une société totalitaire soumise à un dieu unique et gouvernée au nom de l'intégrisme religieux où toute pensée personnelle est bannie, les libertés bafouées, la démocratie érigée en ennemie, l'idée même de frontière derrière laquelle il pourrait exister quelque chose d'autre étant posée comme une hérésie. On a beau approuver la démarche de dénonciation de l'intégrisme religieux, saluer l'ambition imaginative et sourire à certains traits d'humour, on ne rentre pas dans l'exercice, je ne sais pas trop pourquoi. Sans doute parce que tout cela est très désincarné et que même le héros n'est pas vraiment personnalisé. Au total, un livre plutôt ennuyeux, hélas.
jeudi 31 décembre 2015
lundi 28 décembre 2015
Vu aussi "Déesses et Demones"
une chorégraphie de Bianca Li, dansée par celle-ci
et Maria Alexandrova, étoile du
Bolchoï...l'espagnole et la russe, la latine et la slave, le ying et le yang
... L'idée est belle, la chorégraphie harmonieuse, les lumières et éclairages
somptueux . C'est beaucoup me direz vous. Oui mais un manque flagrant de
coordination entre les deux danseuses rend le spectacle énervant lui aussi....
Est-ce le décalage des générations ou l'insuffisance de répétition ?
Exposition Sepik
Vu, au musée des arts primitifs, quai Branly, "Sepik", l'expo sur le fleuve éponyme en Papouasie nouvelle Guinée.
Magnifique collection d'objets primitifs de ces tribus du bout du monde :
boucliers, crochets, sculptures de façades, appuie-têtes , instruments de
musique, pirogues ... C'est assez
fascinant. Un regret : rien de tout ces magnifiques objets n'est daté. On ne
sait pas si c'est vieux de 50 ans, 100 ans, 1000 ans ou 2000 ans. Et c'est un
peu énervant...
mardi 22 décembre 2015
M. TAPIE et M. WOERTH
Bernard
TAPIE veut revenir en politique pour « interdire » le
chômage des jeunes. YAKAFOCON …
Monsieur
WOERTH lui est toujours en politique et veut « interdire »
les déficits. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait quand il était Ministre
du Budget ? YAKAFOCON ...
Week-end basque
21
degrés un 21 décembre sur la côte basque !
Le
réchauffement climatique offre aussi de bien doux moments ...
Vu "Giselle"
Vu
« Giselle » sur une chorégraphie de Kader BELARBI au
théâtre du Capitole de Toulouse. De la belle œuvre, vraiment.
Peut-être
surtout la deuxième partie où ces 18 danseuses s'exprimant avec une
parfaite synchronisation et une harmonie délicieuse, prouvant que ce
corps de ballet a fait d'incroyables progrès depuis quelques années.
Le
bon travail de Kader et de son épouse Laure MURET, très présente
sur cette chorégraphie.
vendredi 18 décembre 2015
A propos de déchéance de nationalité ...
Il
y a quelques mois, c'était après les attentats de janvier 2015 mais
avant ceux du 13 novembre, je débattais sur la chaîne parlementaire
LCP avec un député de l'opposition dont le nom n'a pas d'importance
ici. Le débat portait sur le thème « Avons-nous bien tiré
toutes les leçons des attentats de janvier » et ce député,
obsédé par l'idée selon laquelle le gouvernement n'avait tiré
aucune leçon, rabâchait un slogan « déchéance de
nationalité » ! « déchéance de nationalité » !
« déchéance de ... »
Alors
j'ai contre-attaqué et argumenté : d'abord, lui ai-je dit, la
déchéance de nationalité existe déjà dans notre droit, pour les
bi-nationaux, vous ne le savez peut-être pas. Vous ne savez
peut-être pas non plus que la Gauche depuis 2012 a utilisé ce moyen
de droit bien plus que vous ne l'avez jamais fait quand vous étiez
au pouvoir. Mais comme vous ne savez pas tout cela, vous n'êtes sans
doute pas capable de préciser la proposition que vous faites pour
aller plus loin ? Autant vous le dire, juridiquement, ça n'est
pas simple.
Bredouillements
de mon interlocuteur …
Mais,
surtout, je veux aller plus loin puisque le cœur de notre débat
c'est l'efficacité de la lutte contre le terrorisme. Et là, je veux
être clair et vous accuser d'irresponsabilité et d'angélisme.
Parce que non seulement vous avez supprimé des postes de policiers
et de gendarmes par milliers, non seulement vous avez supprimé les
RG dans une réforme désastreuse du renseignement, démontrant votre
incapacité à traiter sérieusement ces problèmes et à assurer la
sécurité des français mais, en outre, aujourd'hui, vous vous
réfugiez derrière un slogan, « déchéance de nationalité »
qui n'est qu'un paravent pour masquer votre irresponsabilité et
votre angélisme.
Car,
soyons sérieux : Vous pensez vraiment que la déchéance de
nationalité est une arme efficace contre le terrorisme ? Vous
imaginez vraiment que les frères KOUACHI auraient renoncé à leur
carnage dans la rédaction de « Charlie-hebdo » parce
qu'ils auraient pris conscience qu'ils s'exposeraient à la déchéance
de nationalité ?
Vous
croyez vraiment que Coulibaly aurait renoncé à ses actions
meurtrières à l'hyper-kacher simplement en évaluant le risque
qu'il prenait d'être déchu de sa nationalité ?
Rien
qu'évoquer ces hypothèses montre le caractère dérisoire de la
proposition.
La
République est face à des individus qui sèment la mort sans
crainte d'y perdre la vie et on les menacerait avec un pistolet à
eau ?
C'est
pourquoi j'affirme que la Droite en martelant ce slogan est
irresponsable, angélique et que ses propositions sont dangereuses
pour la sécurité des français.
Je
disais cela il y a quelques mois et, à la réflexion, je n'ai rien à
amender à ces propos.
lundi 14 décembre 2015
Lendemain de deuxième tour des régionales : pour qui sonne le glas ?
Pas
pour la démocratie puisqu'un sursaut très net de participation
montre que les français savent se ressaisir quand l'essentiel est en
cause.
Sonne-t-il
pour le Front National, défait dans les 3 régions qu'il pouvait
espérer mais qui atteint son plus fort score historique depuis
2002 ? On aimerait le croire. On aimerait croire à l'existence
de ce « plafond de verre » qui l'empêcherait d'atteindre
le pouvoir …
Sonne-t-il
pour la Droite version Sarkozy qui rêvait de Grand Chelem et s'en
tire par une victoire étriquée où ceux qui s'en sortent le mieux
sont ceux qui le contestent le plus ? On aimerait croire à
l'émergence d'une droite vraiment républicaine …
Sonne-t-il
pour la Gauche qui engrange les échecs électoraux depuis 2012 même
si c'est le lot de tous les partis au pouvoir et si cet échec-là
n'est pas l'échec annoncé ? On aimerait croire à un effet
« fond de piscine » annonciateur d'une remontée …
Dans
ce magma de « défaites victorieuses » et de « victoires
graves » entendu hier soir, je ne sais pour qui sonne le glas.
Mais
je sais qu'il faut sonner le tocsin de la République pour qu'elle
réveille nos valeurs universelles et qu'elle les traduise plus vite
et plus fort dans les faits, dans la vie quotidienne de nos
concitoyens.
La
République indivisible, laïque et sociale, nous appelle.
Vu " Un plus une" de Claude Lelouch, avec Jean Dujardin et Elsa Zylberstein.
Le dernier Lelouch..... Une histoire d'amour bien sûr
!
Un magnifique voyage initiatique à travers l'Inde mystérieuse et spirituelle, pour un homme musicien et séducteur macho et une femme -" un homme et une femme" toujours-, épouse d'ambassadeur en quête de fertilité.
C'est formidablement joué et, malgré quelques longueurs, c'est loin d'être le plus mauvais Lelouch.
Un magnifique voyage initiatique à travers l'Inde mystérieuse et spirituelle, pour un homme musicien et séducteur macho et une femme -" un homme et une femme" toujours-, épouse d'ambassadeur en quête de fertilité.
C'est formidablement joué et, malgré quelques longueurs, c'est loin d'être le plus mauvais Lelouch.
Lu " Profession du père " de Sorj Chalandon paru chez Grasset.
Pour Sorj Chalandon, j'ai déjà dit mon estime et mon
affection. Le journaliste est un grand professionnel, l'écrivain est d'une
sensibilité rare, même s'il n'est pas parmi les plus gais. Son "
Retour à Killybegs", grand prix de l'académie française il y a quelques années,
était un très beau livre.
Celui-ci est du même acabit, triste mais tendre. L'histoire d'une famille de trois personnes, les parents et un fils unique qui va être embrigadé par son père dans une aventure mytho maniaque vers l'Algérie française et l'OAS, à grands coups de raclées et de brimades violentes. Le père perd la tête, la mère subit et, étonnement, le fils résiste dans le temps et s'épanouira parce qu’abandonné ...Triste et sensible.
Celui-ci est du même acabit, triste mais tendre. L'histoire d'une famille de trois personnes, les parents et un fils unique qui va être embrigadé par son père dans une aventure mytho maniaque vers l'Algérie française et l'OAS, à grands coups de raclées et de brimades violentes. Le père perd la tête, la mère subit et, étonnement, le fils résiste dans le temps et s'épanouira parce qu’abandonné ...Triste et sensible.
jeudi 10 décembre 2015
Concert de Madonna à Bercy
Hier
soir concert de Madonna à Bercy ( c'est plus funky que le ministère des
Finances...). Je voulais y être pour pour au moins deux raisons
-
la première : c'est sa réputation de bête de scène exceptionnelle qui
m'intriguait. Je n'ai pas été déçu, c'était énorme ( même si mes enfants
vont me reprocher ce mot qu'ils trouvent trop à la mode).
-
la seconde : c'est que compte tenu de ses déclarations depuis le 13
novembre, je devinais qu'elle allait rendre un hommage particulier aux
victimes des attentats. Là encore je n'ai pas été déçu : on a tous
chanté la marseillaise, après une déclaration très émouvante de sa part
sur le rayonnement culturel de la France, et elle a chanté "La vie en
rose ".
Un grand moment.
Mon intervention en conclusion des 6emes rencontres de la laïcité mardi 8 décembre à l'assemblée nationale
En cette fin d'année 2015, alors que notre
pays et la République sont confrontés à une double agression, celle de la
violence meurtrière du terrorisme de l'intégrisme religieux djihadiste, et
celle de l'idéologie nauséabonde d'un parti d'extrême-droite qui tourne le dos
sans vergogne ,et malgré ses discours démagogiques, à l'essence-même de la
culture et de la tradition républicaines, il y a des choses que les
responsables politiques ne peuvent plus dire sans franchir le cap du discrédit
définitif, il y a des silences qui
deviennent coupables.
On ne peut plus laisser dire qu'il n'y a pas
de problème de laïcité en France ni même, charmant amendement, que la France
n'a pas de problème avec la laïcité. Cet aveuglement est coupable car les
français savent, que ces problèmes existent. Et les nier, c'est les jeter dans
les bras de ceux qui, non seulement ne les nient pas, mais les exploitent
honteusement. Les nier, c'est faire le jeu du Front National.
On ne peut plus accepter de se faire traiter
d'assimilationniste post-colonial quand on prône l'intégration républicaine et
que l'on ose dire que la citoyenneté, c'est le respect des différences ET le
dépassement de celles-ci, que le droit à la différence ne peut en aucun cas
entraîner la différence des droits , et que notre devoir à tous est d'apporter
notre pierre à la construction du commun, ce qui nous est commun.
On ne peut plus accepter de se faire traiter
d'islamophobe sous prétexte qu'on ose nommer les choses et dire que le
principal ennemi de la République s'appelle l'islamisme radical. Ne pas nommer
les choses, ça n'est pas seulement " ajouter au malheur du monde"
comme le disait Camus, c'est aussi et surtout dérouler le tapis rouge devant
les amalgames de la droite extrême et de l'extrême-droite. Notre rôle, notre
devoir de républicains est de distinguer, de différencier l'immense majorité de
nos concitoyens de culture musulmane qui sont des citoyens républicains et
laïques, d'une infime minorité de radicaux intégristes et violents. Notre
devoir de républicains, c'est aussi de ne pas rompre avec le nécessaire esprit
critique, légué par la philosophie des Lumières, dont aucune idéologie, aucune
église ne peut être à l'abri..
On ne peut plus accepter que se développe
cette théorie de l'excuse sociale, qui voudrait expliquer ces dérives violentes
d'une minorité par les conditions de vie dans nos banlieues. C'est à la fois
une erreur et une méconnaissance des mécanismes -mêmes de naissance du
terrorisme, et c'est surtout une insulte aux millions de nos concitoyens qui
vivent dans ces banlieues et qui sont des citoyens exemplaires de civisme.
On ne peut plus accepter ces " ils l'ont
bien cherché" qui avaient fleuri en janvier 2015 après les attentats
visant notamment Charlie-Hebdo, affirmation honteuse et révoltante tant elle
est la négation-même de la liberté d'expression et oublieuse des caricatures
nombreuses et anciennes du même Charlie à l'égard du pape et de la religion
catholique. Pourquoi a-t-il fallu attendre 10 mois pour que ces " ils
l'ont bien cherché" disparaissent des argumentaires de certains ? Parce
que les victimes du Bataclan ne l'avaient pas plus cherché ?
On ne peut plus accepter le silence face aux
intégrismes religieux, tous les intégrismes religieux, sous prétexte de ne pas
porter atteinte au libre-exercice des cultes. Mais le dialogue avec les
religions doit être un dialogue exigeant du point de vue républicain ce qui
passe par la demande incessante faite aux religions de dénoncer et combattre
leurs intégrismes, ces parts d'elles-mêmes qui refusent certaines lois de la
République. Avez-vous lu, depuis le 13 novembre ces éditos du site "
riposte catholique" comparant scandaleusement les 130 victimes des
attentats aux " centaines de petites victimes quotidiennes de la loi sur
l'avortement" ? N'est-ce pas une forme de négationnisme ? Il est insupportable
en tout cas, et il montre bien comment et combien les intégrismes se rejoignent
et se confortent..
On ne peut plus laisser le Front National se
proclamer " laïque" alors qu'il est , lui , contre tout respect des
différences, qu'il prône l'assimilation et non l'intégration républicaine, et
qu'il dévoye la laïcité pour en faire un instrument de combat contre une
religion et une seule, l'islam, et de promotion d'un intégrisme religieux ,
l'intégrisme catholique, double entorse à la loi de séparation des églises et
de l'Etat.
On ne peut plus accepter de voir la
République désincarnée, déboussolée, hésitante sur ses valeurs, confuse dans
leur proclamation.
Mais
comme je suis un républicain indécrottable et que je crois à la force séculière
de notre tradition et de notre culture républicaine, tel Gramsci, je reste confiant en opposant
l'optimisme de ma volonté au pessimisme de ma raison...
mardi 8 décembre 2015
Lundi soir, à Garnier, une immense danseuse est née.
Les amoureux de chorégraphie connaissaient déjà cette
danseuse, étoile depuis 2013, et les lecteurs assidus de cette chronique en ont
entendu parler depuis plus longtemps encore puisque j'avais repéré cette jeune
danseuse, encore " sujet" depuis des années...
Mais
hier soir, quelque chose de grand s'est passé sur scène : dans le rôle de
l'élue, dans "le sacre " de Pina Bausch, Alice Renavand a été
éblouissante, émouvante, poignante, bouleversante à en chialer.
L'élue,
dans ce rite païen d'origine russe, est la femme choisie par les hommes pour se
sacrifier et, sur scène, si elle ne s'est pas sacrifiée au sens pur du terme
-heureusement!-, elle est allée au bout du bout d'elle-même. Au point d'avoir
du mal à s'en remettre, d'inquiéter les personnes attentives -dont certains de
ses partenaires- et de mettre de longues minutes avant de pouvoir esquisser un
sourire.
Un
très, très grand moment de danse.
Merci
Madame.
lundi 7 décembre 2015
1er tour des Régionales
Je commence par dire mon admiration
teintée d'exaspération à l'égard de ceux qui se précipitent le
dimanche soir, les bureaux de vote à peine fermés pour dire des
choses définitives avant même d'avoir pris le temps d'étudier
minutieusement les résultats et, surtout, de réfléchir. Je sais
bien que la pression médiatique pousse assez systématiquement à la
faute mais quand même ...
"Le choc" disent-ils. Ils se réveillent ou quoi ? Ils n'ont pas vu que le choc a eu lieu il y a bientôt 14 ans, le 21 avril 2002 ? Ils n'ont pas vu les répliques régulières de ce séisme ? Ils ont oublié toutes les élections intervenues depuis et qui disaient toutes la même chose ? Vont-ils comprendre, enfin, cette fois-ci, que c'est très sérieux, très grave, et que la menace, à moins de deux ans de l'élection présidentielle, n'est pas illusoire ?
"Marine LE PEN présidente, je n'y crois pas, les français ne feront pas ça" ... Tu parles !
Alors, on fait quoi ?
On continue à se refiler le mistigri ?
A droite, comme Sarko, qui se dit républicain mais ferait bien d'en faire la preuve quand il refuse de distinguer entre un parti républicain et un autre qui ne l'est pas, et s'enfonce dans une stratégie suiviste à l'égard du FN qui apparaît chaque élection un peu plus comme une impasse.
Ou à gauche aussi bien sûr, où nous avons tous notre part de responsabilité. Tiens, une question : pourquoi donc Le Drian fait-il 35 % en Bretagne quand d'autres font 17 ou 18% c'est à dire deux fois moins ? Et même 25% seulement dans nos terres du Sud ouest qui sont théoriquement les points forts de la gauche ? Est-ce parce qu'il est plus jeune et qu'il a un beau sourire ? Est-il un obsédé de la communication médiatique ? A-t-il fait des promesses inconsidérées aux bretons ? Non, non et non.
J'ose une explication : là où il est, il incarne parfaitement la République, unie, forte, protectrice.
Ça n'est pas suffisant, mais ça ouvre une voie. En tout cas, j'en ai la forte conviction.
"Le choc" disent-ils. Ils se réveillent ou quoi ? Ils n'ont pas vu que le choc a eu lieu il y a bientôt 14 ans, le 21 avril 2002 ? Ils n'ont pas vu les répliques régulières de ce séisme ? Ils ont oublié toutes les élections intervenues depuis et qui disaient toutes la même chose ? Vont-ils comprendre, enfin, cette fois-ci, que c'est très sérieux, très grave, et que la menace, à moins de deux ans de l'élection présidentielle, n'est pas illusoire ?
"Marine LE PEN présidente, je n'y crois pas, les français ne feront pas ça" ... Tu parles !
Alors, on fait quoi ?
On continue à se refiler le mistigri ?
A droite, comme Sarko, qui se dit républicain mais ferait bien d'en faire la preuve quand il refuse de distinguer entre un parti républicain et un autre qui ne l'est pas, et s'enfonce dans une stratégie suiviste à l'égard du FN qui apparaît chaque élection un peu plus comme une impasse.
Ou à gauche aussi bien sûr, où nous avons tous notre part de responsabilité. Tiens, une question : pourquoi donc Le Drian fait-il 35 % en Bretagne quand d'autres font 17 ou 18% c'est à dire deux fois moins ? Et même 25% seulement dans nos terres du Sud ouest qui sont théoriquement les points forts de la gauche ? Est-ce parce qu'il est plus jeune et qu'il a un beau sourire ? Est-il un obsédé de la communication médiatique ? A-t-il fait des promesses inconsidérées aux bretons ? Non, non et non.
J'ose une explication : là où il est, il incarne parfaitement la République, unie, forte, protectrice.
Ça n'est pas suffisant, mais ça ouvre une voie. En tout cas, j'en ai la forte conviction.
Voilà donc le deuxième roman de Laurent Binet, " la septième fonction du langage" paru chez Grasset.
Son premier roman, " HHhH " était puissant,
grave et triste. Le second est drôle et un brin déjanté, qui nous ramène au
tout début des années 80, à la fin du septennat de Giscard. Voyez : Roland
Barthes (attention, on prononce bien Barthes comme s'il n'y avait pas de "
s" et non pas Barthés, comme le fait un ancien président, ignare et
inculte en pensant au gardien de but des champions du monde de foot en 98...),
meurt écrasé par une voiture rue des écoles à Paris, le 26 février 1980. Il
sortait d'un déjeuner avec François Mitterrand. Jusque là, tout est
vrai....Mais une enquête policière s'engage autour de l'hypothèse selon
laquelle il aurait été assassiné, enquête qui va très vite s'orienter vers un
document ultra-secret exposant " la 7eme fonction du langage", une
fonction aux pouvoirs surnaturels... Et l'enquête va nous emmener dans les
milieux intellectuels de ces années 70-80, retrouver Foucault, Althusser,
Derrida, Sollers et même BHL, avant de finir dans les secrets de l'élection
présidentielle de 1981.
Déjanté je vous dis. Il y a quelques longueurs mais c'est
très agréable à lire. Très.
En sortant pour aller voter, autant aller au cinéma !
Vu "L’Hermine " de Christian Vincent avec
Fabrice Luchini et Sidse Babett Knudsen.
L'hermine comme la robe d'un président de cour d'assise d'un petit tribunal de
province.
J'ai beaucoup aimé ce film, vraiment beaucoup.
D'abord parce qu'il retranscrit avec finesse et fidélité
le déroulement "théâtral" d'un procès de cour d'assise comme on peut
en avoir vécu dans un petit tribunal.
Ensuite parce que Luchini y est excellent, ce qui ne
surprend plus de la part d'un inconditionnel, mais sans écraser le film…
Enfin parce que Sidse Babett Knudsen, qu'on avait
découverte en premier Ministre danoise dans" Borgen" y est étonnante
: voyez ce visage presqu'anodin, limite sans intérêt, qui devient lumineux et
rayonnant dés qu'elle esquisse un sourire ! Cette femme est Sourire.
Ajoutez-y, pour finir de me séduire, cet extrait des
"passantes" , le poème d'Antoine Pol mis en musique par Brassens ,
récité au coin d'une table de brasserie par Lucchini, et voici l'extase....