En
fait, nous travaillons sur le dossier de la Libye mais comme ce pays
vit une situation délicate et sécuritairement troublée qui
interdit plus ou moins de s'y rendre, nous « tournons autour »
en rendant visite aux voisins frontaliers de la Libye :
aujourd'hui Tunis, la semaine prochaine Alger et Le Caire.
Nous
rencontrons à l'Assemblée Nationale, deux députés de la majorité
gouvernementale, l'un de Nidaa TOUNES, le parti du Président
ESSEBSI, l'autre de ENNHADHA, le parti islamiste de Rached GHANNOUCHI.
Cette
alliance interpelle car les islamistes d'ENNHADHA qui gouvernaient
jusqu'aux dernières élections dans le cadre de la « troïka »
avec le Président de la République, MARZOUKI et celui de
l'Assemblée, BEN JAAFAR, ont échoué et se sont discrédités.
Notamment par leur indulgence à l'égard des islamistes intégristes
et les terroristes.
Discrédités
au point qu'ils ont perdu les élections et n'ont même pas présenté
de candidat à l'élection présidentielle.
Mais
ESSEBSI, le nouveau Président, homme sage de 88 ans, a compris que
la Tunisie avait besoin de rassemblement et d'unité et, une fois
élu, il a tendu la main aux islamistes qui ont accepté cette main
tendue. Et ils gouvernent ensemble. Mais ils gouvernent ensemble sous
la direction et le leadership d'ESSEBSI. Celui-ci, en bon stratège,
a compris que, pour isoler les islamistes intégristes et fanatiques,
il faut associer les islamistes modérés et légitimistes. Les
rejeter, ce serait reprendre le risque de les jeter dans les bras des
intégristes.
Et
la stratégie d'ESSEBSI marche. Pour l'instant en tout cas.
Car
la question posée est simple : GHANNOUCHI, redoutable
politicien, est-il fiable ?
Et
je me souviens de la réponse que nous faisait toujours François
Mitterrand quand on l'interrogeait sur la loyauté ou la fiabilité
d'un partenaire : « je ne sais pas s'il est fiable, mais
je fais « comme si » … comme si il était fiable et
loyal ». Et ça permet d'avancer.
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