J’écoutais
Mona Ozouf sur France Inter ce matin. Un pur bonheur intellectuel. Un plaisir
citoyen aussi.
J’ai déjà dit dans ces lignes l’admiration sans borne
que je porte à cette grande historienne de la Révolution et de la République.
Elle redisait ce matin ce qu’elle a écrit déjà dans
plusieurs ouvrages, et qu’elle a vécu, enfant, en Bretagne : le combat, l’antagonisme,
l’opposition entre l’appartenance à une identité, le particularisme d’une part
(pour elle c’était la Bretagne et la « bretonnitude » de son père !) et, d’autre part, l’unité,
le besoin d’unité.
C’est la question centrale de la République et,
aussi, son défi le plus difficile : car cet antagonisme, ce combat, ne
doit pas se conclure par une victoire de l’une sur l’autre mais par un
compromis équilibré. Unité ET particularismes qu’on peut appeler aussi « différences ».
Respect des différences ET
dépassement de celles-ci. Le débat dure depuis plus de 2 siècles et doit se
poursuivre : certains, à Droite essentiellement, pensent que l’Unité doit
primer ; d’autres, à Gauche, que le respect des différences suffirait. Ils
ont tort les uns et les autres : la République, c’est la conjugaison des
2.
Alors
je veux bien que les immigrés d’aujourd’hui n’aient rien à voire avec les
Bretons d’hier et que comparaison ne serait pas raison… Mais la question posée
n’est-elle pas la même ?
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