Lundi
19 août
Lu »
Le printemps des arabes » de Jean-Pierre FILIU et Cyrille POMES, paru chez
Futuropolis.
On
connaît bien Jean-Pierre FILIU, un des tout-meilleurs spécialistes français du
monde arabo-musulman, prof. à Sciences Po et auteur de nombreux ouvrages de
référence. Le précédent « La révolution arabe, dix leçons sur le
soulèvement démocratique » paru en 2011 (Fayard), dont j’avais fait état
dans ces pages, très vite écrit au début du « printemps arabe »
(qu’on n’ose plus appeler ainsi …), mériterait d’être relu : il me semble
que FILIU ne s’était pas beaucoup trompé en essayant de défricher l’avenir ….
J’ai
beaucoup d’estime et de respect pour cet homme libre, intellectuel engagé et
très fin connaisseur de ces sujets. Il nous livre ici un essai très original
puisque le co-auteur, Cyrille POMES, est un dessinateur et que cet ouvrage est
une bande dessinée !
« Un
sujet si grave en bande dessinée ?! » me direz-vous. Eh bien c’est un
mérite supplémentaire de cet intellectuel que de pousser la vulgarisation aussi
loin. Je n’y ai pas appris grand-chose, travaillant sur ce sujet depuis de
longs mois. Mais j’ai beaucoup apprécié l’effort et la démarche.
Mardi
20 août
Lu
« Monsieur le commandant » de Romain SLOCOMBE paru chez NIL dans la
collection Pocket. Ce livre avait remporté un grand succès à la rentrée 2011,
présélectionné qu’il fut, tant pour le Goncourt que pour le Goncourt des
lycéens.
Ouvrage
grave, dur, terrible, bouleversant.
« Le
commandant » du titre du livre, c’est celui de la Kommandantur
allemande d’une petite ville de l’Eure, sous l’occupation. Celui qui lui écrit
cette lettre, texte du livre, est un écrivain français, membre de l’Académie
française, pétainiste, antisémite, collaborateur. Il raconte l’histoire d’un
amour impossible avec sa belle-fille, femme de son fils parti, lui, en
Angleterre pour se battre avec les forces alliées, une allemande ravissante qui
est aussi juive. Au nom de cet amour pour la femme de son fils, il va l’aider
grâce à ses relations de collaborateur à « passer entre les gouttes »
de ses origines. Mais quand on n’en est plus à une trahison près, le sordide succède
au sordide et l’horreur à l’horreur.
Un
personnage ignoble peut faire un très beau livre. Il en apprend, en tout cas,
beaucoup sur l’esprit collaborationniste.
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