femme avec toutes les souffrances psychologiques que cela entraîne. Comme toutes les histoires d’amour, celle-ci commence bien, très bien : Blanche, prof de français , amoureuse de son métier mais malheureuse en amour, retrouve un ancien copain de lycée bien des années après dans une soirée où l’entraîne sa sœur qui n’aime pas la voir seule et triste; il la drague, elle succombe et les sentiments prennent feu assez classiquement, accompagnés d’une avidité sexuelle plus que soutenue. Et tout évolue bien : mariage, deux enfants, après le couple une famille est née.
Toute cette idylle se passe en Normandie au bord de la mer jusqu’au jour où lui, cadre de banque, décide unilatéralement, pour sa carrière, de déménager avec femme et enfants vers Metz. Sans prévenir, ça ne se discute pas, il n’y a qu’à suivre….premier gros caillou dans la chaussure du couple. Elle se renferme sur elle-même, ne comprenant ni n’admettant cet oukase et détestant ses conséquences dont l’éloignement de sa famille. Et tout va se déliter alors car elle découvre, et nous avec elle, que son mari est un pervers narcissique de belle espèce qui, la voyant changer, la suspecte de lui cacher quelque chose. La suspecte, l’espionne, fouille dans ses affaires, l’accuse, la menace… Au point que, n’y tenant plus, dans ce qui s’apparente autant à un réflexe de sauvegarde que de défi à son mari , elle le trompe ( dans la forêt…d’où le titre) avec un homme rencontré sur Meetic. Évidemment, cela n’arrange pas les choses et l’homme devient de plus en plus violent dans ses paroles et même ses gestes: ça se finit par une tentative de strangulation… fin du couple et, presque, de l’histoire. Tout cela est monté avec le recours à des flash-back réguliers mais très brefs d’un dialogue avec une femme qu’on peut croire être une psy mais qui s’avère, in fine, être une avocate. Divorce incontournable.
C’est un très beau film, poignant, émouvant, bien en phase avec l’actualité et les débats si importants et judicieux sur les violences faites aux femmes, et notamment les violences conjugales. Virginie Efira est tout simplement éblouissante et on se lasserait presque de le répéter. C’est incroyable comme elle peut et sait jouer une telle variété de rôles. Je n’en dirais pas autant de Melvil Poupaud : il est bon dans ce film mais beaucoup moins convaincant qu’elle. Comme s’il surjouait. C’est la seule réserve qu’on peut émettre sur ce film à voir assurément.