Un roman d’une brûlante actualité en ce qu’il fait assez directement le procès des dérives des fameux « réseaux sociaux ».
L’histoire
se passe en région parisienne, où une famille de la petite
bourgeoisie s’engage dans une vie de ce que l’on appelle
désormais les «influenceurs » et où, par l’entremise d’une
chaîne de télévision sur YouTube, on se met en scène sans pudeur,
soi-même et sa famille, soi-même et ses enfants pour favoriser la
consommation de produits dont les marques sont évidemment
partenaires. Et cette famille réussit si bien que la femme arrête
de travailler pour s’occuper de cette télé à plein temps et que
la fortune s’accroît lentement mais sûrement. Les enfants, en bas
âge, instruments passifs de cette exploitation commerciale, semblent
s’en amuser, en tout cas au début. Puis survient le drame : la
plus petite des deux est enlevée et le kidnappeur se révèle être
une femme qui n’est pas une délinquante mais une personne ulcérée
par le traitement imposé de la sorte aux enfants et réclame une
rançon au bénéfice d’une association de soutien aux enfants en
difficulté....enfants rois-parents martyrs disait une formule
célèbre. Mais l’on découvre, sans véritable surprise, que le
vrai martyr est celui des enfants exploités de la sorte par des
parents qui sont les rois des irresponsables dans l’usage
commercial qu’ils font de leur progéniture.
Un
joli livre bien écrit et vivant, qui se lit très bien et qui épouse
une noble cause très actuelle.