lundi 10 septembre 2018

Vu, à la Gare du Midi à Biarritz,

 " Embers To embers", spectacle chorégraphique présenté par Carolyn Carlson et Marie-Agnès Gillot dans le cadre du festival " le temps d'aimer la danse" créé et animé par l'ami Thierry Malandain. 
Carolyn Carlson, la chorégraphe américaine, n'est plus à présenter, puisqu'elle œuvre depuis cinquante ans ou presque dans la danse contemporaine et sa création qu'elle a mise au service de presque tous les grands corps de ballet du monde. Marie-Agnès Gillot était danseuse étoile à l'Opera jusqu' à l'an dernier. C'est une grande danseuse. Grande dans tous les sens du terme et, en particulier, par sa grande taille qui lui donne notamment des bras infiniment longs, des bras qui n'en finissent pas. Eh bien la juxtaposition de ces deux grandes dames a donné un résultat ... très moyen. 
D'abord parce que trop de solo tue le solo et que la créativité chorégraphique s'y épuise vite. Ensuite parce que la chorégraphe américaine n'est plus une danseuse au sens physique du terme. Enfin parce que de jolies musiques et des éclairages somptueux et intimistes ne suffisent à "créer de la danse"... 
Allons, ne soyons pas trop sévères : le duo improvisé est le seul bon moment, partagé et harmonieux. Mais il est bien court....

jeudi 6 septembre 2018

Lu cet été :



- une grande rétrospective de Camus avec les trois tomes de ses "Carnets " commencés en 1935 et interrompus avec sa mort. On trouve de tout dans ces carnets depuis des citations d'autres auteurs, des compte-rendus de rencontres - celle avec De Gaulle par exemple- , des carnets de voyage en Italie ou dans les îles grecques, des éditoriaux participant à de grands débats publics ou à des polémiques.... Et puis on découvre le Camus politique, celui qui se dit "de Gauche malgré elle et malgré moi " mais de cette Gauche qui ne lâche jamais les deux bouts de la chaîne : la liberté ET la justice. Enfin, le Camus philosophe épris de vérité, adversaire du mensonge, même si tout cela est relatif et discutable..
J'ai prolongé cette lecture des Carnets avec celle de "Noces", ce délicieux petit texte sur Tipasa et "L'été" , histoire de mieux profiter encore de la Méditerranée avec lui...
  • J'ai lu aussi " Entre deux mondes" d'Olivier Norek paru chez Michel Lafon . Norek, ancien flic écrit un policier qui se passe dans la "jungle" de Calais quand elle existait. C'est d'une grande violence et permet de mieux comprendre les rivalités ethniques, la tâche impossible des forces de sécurité, le jeu pervers de ceux qu'on appelle les " no borders" et l'état d'exaspération infinie de la population locale autant que le dévouement des associations humanitaires.

  • - lu enfin , "Vers la beauté " de David Foenkinos paru chez Gallimard, l'histoire incongrue d'un professeur d'histoire de l'art aux Beaux-Arts de LYON qui plaque tout et devient gardien de salle au musée d'Orsay. Derrière son histoire personnelle s'en cache une autre, celle d'une de ses étudiantes, plus douloureuse . Agréable à lire.

Lu "Dans les angles morts" d' Elizabeth Brundage paru aux éditions Quai Voltaire, traduit de l'américain par Cecile Arnaud.


Un roman psychologique assez haletant et agréable à lire même s'il n'est pas particulièrement gai : l'histoire d'un psychopathe américain vers la fin des années 70. L'homme, un new-yorkais de famille aisée, devient prof d'université en histoire de l'art en trichant . Il épouse une amie étudiante, plus pauvre et très croyante, parce qu'elle est enceinte. Mais le moins que l'on puisse dire est que ça ne lui vient pas spontanément à l'esprit. Ensuite, il la fait souffrir bien sûr, parce que c'est un infâme macho, qu'il la trompe allègrement et qu'il l'oblige à aller vivre dans une ferme abandonnée à trois heures de New-York. Une ferme où vient de se dérouler un épouvantable drame familial, histoire d'en rajouter à l'ambiance morbide. Mais le Directeur de son département universitaire découvre sa fraude au diplôme, une amie de sa femme surprend sa liaison extra-conjugale. Alors il tue l'un et essaye de tuer l'autre... en attendant pire. Ce livre est un impitoyable procès de la justice américaine qui, faute de moyens légaux n'arrive pas à coincer ce sale type. On dira "un roman américain contemporain sous forme de thriller psychologique" d'assez bonne qualité. Ou encore "un bon livre de vacances"....