Je viens d'achever la lecture de "L'enfant perdue",quatrième et dernier tome de "L'amie prodigieuse" et j'éprouve le besoin de vous dire merci.
Je ne sais pas qui vous êtes mais je respecte profondément votre volonté de rester inconnue. Je n'ai que mépris pour ces voyeuristes qui font le jeu de la dictature de la transparence en cherchant à tout prix à vous démasquer. Qu'ils vous foutent la paix ! Merci donc.
Merci pour cette écriture féminine, douce et captivante. Vous êtes fille, femme, amante, sœur, mère, grand-mère et amie avec tant d'humanité, c'est-à-dire de forces et de faiblesses, de qualités et de défauts .
Merci de m'avoir offert ces dizaines d'heures de lecture si prenante, merci de m'avoir fait découvrir cette ambiance pauvre et violente de ce quartier de Naples si déshérité, merci de ce long voyage si dépaysant .
Vous allez me manquer.
dimanche 18 février 2018
mardi 6 février 2018
Lu " Sapiens, une brève histoire de l'humanité " de Yuval Noah Harari, paru chez Albin Michel.
Bonjour
l'ambition.... Et pourquoi "Sapiens" ? Parce que, il y a
100 000 ans, il y avait plusieurs formes d'homidés sur terre
(l'homme de Neandertal ou l'homo érectus sont les plus connus) et
que Sapiens est celui qui s'est imposé aux détriments des autres.
Car Sapiens est un redoutable prédateur : non content d'avoir
éliminé ses "rivaux " homidés, il a aussi détruit bien
des espèces animales, en commençant par les plus importantes, pour
se défendre ou se nourrir, provoquant au fil des siècles et des
millénaires une énorme catastrophe écologique.
Une prise de
conscience bien récente pour une catastrophe bien ancienne... En
mêlant sciences et histoire, ce livre regorge d'analyses,
d'exemples, d'anecdotes qui en font une véritable encyclopédie, et
avance une théorie d'explication de l'unification de l'humanité
autour de trois grands facteurs : la monnaie, les religions et les
impérialismes. Et, tout au long du livre, on retrouve la
confrontation entre la "réalité objective " (des lions,
des rivières et des arbres), et la " réalité imaginaire"
(des dieux, des nations et des sociétés), la confrontation entre la
nature et les constructions de l'homme.
Ce
livre,qui est lourd et parfois fastidieux, est une sacrée source de
réflexions métaphysiques....
Vu "la douleur",le film d'Emmanuel Finkiel, avec Mélanie Thierry, Benoît Magimel et Benjamin Biolay d'après le livre de Marguerite Duras.
L'histoire
vraie de Marguerite Duras et de son mari, Robert Antelme, pendant la
guerre, et plus précisément en 1944-45, tous deux membres du réseau
de résistants dirigé par "Morland" , pseudo de Francois
MITTERRAND, mis en scène dans le film.
Mais Robert Antelme est
victime d'une dénonciation, arrêté par la gestapo, emprisonné
puis deporté. Commence la douleur de la longue attente pendant la
guerre avec cette relation ambiguë de Marguerite avec le commissaire
de la milice qui a arrêté son mari, qui veut la séduire et dont
elle veut obtenir des nouvelles de son mari. La longue attente se
poursuit après la libération, le retour des prisonniers de guerre
puis des premiers déportés.
Enfin vient la nouvelle apportée par
Morland : Antelme est vivant mais encore dans son camp de
déportation, tellement faible qu'il faut organiser d'urgence une
évacuation sanitaire.
Ce film m'a beaucoup touché , et pas
seulement parce que Francois Mitterrand m'avait raconté cette
histoire, mais surtout parce qu'il est très bien construit
et,magnifiquement joué, notamment par Mélanie Thierry.
Magnifique
et émouvant, il est aussi un beau témoignage historique.
samedi 3 février 2018
Guy GEORGES nous a quittés ce matin.
Les plus anciens se souviendront sûrement de ce grand militant syndical du Syndicat National des Instituteurs et de la FEN des années 70 et 80 qui acheva sa "carrière" au Conseil d'Etat, ce qui en fit un juriste méticuleux et redoutable.
Guy était un homme de conviction, c'est à dire de convictions fortes, un républicain viscéral, un homme de Gauche de toujours. Il avait deux passions, l'Ecole Publique et la Laïcité, passions qu'il a servies jusqu'à ses derniers jours puisqu'il y a trois jours à peine, il m'adressait une note fort circonstanciée sur une déclaration hasardeuse d'un responsable public. Depuis de longues années nous nous voyions très régulièrement et échangions encore plus souvent puisqu'il avait le mail facile. Délicieux interlocuteur, Guy était un conseiller précieux. Avec quelques amis, il m'avait aidé à organiser à l'Assemblée Nationale, chaque année , les "Rencontres de la Laïcité" que le groupe socialiste a, hélas, abandonné depuis.
J'ai vu Guy le 24 janvier pour la dernière fois puisqu'il m'avait invité à déjeuner chez lui, à Maison-Alfort avec trois autres de ses amis et compagnons de combat. Ce beau cuisinier nous avait mijoté un civet de lièvre arrosé de grands crus de Bordeaux et la conversation fut, comme toujours, passionnée. Je le savais malade et l'avais interrogé sur son état de santé. Sereinement, il nous avait dit "les médecins me disent que j'en ai pour deux ans maximum" . Et comme il nous paraissait, de fait, plutôt en forme, nous l'avions cru. Élégance mystérieuse de sa part ?
Aujourd'hui, dix jours après, je me demande s'il ne nous avait pas réunis pour nous dire au-revoir...
jeudi 1 février 2018
Le Parti Socialiste, mon Parti, celui dont je suis membre depuis 1973 soit 45 ans, me désespère chaque jour un peu plus.
La
préparation de son prochain Congrès, celui qui décidera si j’y
reste - mais là n’est évidemment pas l’objet de mon propos- ,
offre un spectacle navrant où les initiatives désastreuses
succèdent aux déclarations ahurissantes.
Initiative
désastreuse : pourquoi diable interdire à Delphine Batho de se
présenter, au risque de n’avoir que quatre hommes et pas une femme
dans les candidats ?! Parce qu’elle n’a pas un nombre suffisant
de « parrains » ( ah le joli terme !) tel que défini
dans les statuts ? Mais ces statuts sont vieux comme le monde et
n’ont plus rien à voir avec les pratiques politiques d’aujourd’hui
!!! Quelle bêtise...
Déclaration ahurissante : celle du Président du groupe socialiste à l’Assemblée (si vous avez aimé Ayrault, vous adorerez celui-là...même charisme, même autorité naturelle, même absence de culture républicaine...) qui déclare hier ne pas voir de différence entre Macron et Wauquiez . Oui, vous avez bien lu. Et comme nous sommes nombreux à penser que la différence entre Wauquiez et Le Pen bien que réelle, n’est pas si spectaculaire que ça, si on le suit, vous voyez où l’on peut arriver. Quelle confusion...
(Je pense à la femme de ce pauvre Olivier Faure, que je connais bien puisqu’elle fut collaboratrice du groupe socialiste à l’Assemblée. Femme de qualité. Elle est aujourd’hui, à l’Elysée, conseillère du Président ....)
Mais revenons aux socialistes : ne peuvent-ils, pour reconstruire leur maison délabrée, dire au peuple français que le projet social-démocrate qui s’est historiquement résumé à l’alliance entre la défense des libertés, toutes les libertés, et la lutte pour plus de justice sociale reste un projet moderne et adapté à nos sociétés modernes ?
Ne peuvent-ils retrouver la voie tracée par Jaurès qui affirmait que « le socialisme, c’est la République poussée jusqu’au bout » ?
Ne peuvent-ils pas comprendre que c’est cette république une,
indivisible, laïque et sociale qu’ils ont abandonnée en chemin
depuis une quinzaine d’années à force de concessions à tous les
communautarismes ?
Ne peuvent-ils donc parler du fond plutôt que d’évoquer l’âge du capitaine, éliminer les gêneuses et théoriser sur les différences des autres ?
Ne peuvent-ils donc parler du fond plutôt que d’évoquer l’âge du capitaine, éliminer les gêneuses et théoriser sur les différences des autres ?
Non : la maison est en ruine et ils continuent de creuser...